Bas-Armagnac Folle Blanche 1986
Boingnères

Pourquoi les plus grands sommeliers, les restaurants 3 étoiles, ou les meilleurs cavistes ont le cœur qui palpite quand on parle des fameuses " Folle Blanche " de Boingnères en Bas-Armagnac ? Parce que c’est un MUST, une eau-de-vie de dingue, pour laquelle il me faudrait des pages afin d’énumérer tout ce qui fait sa singularité. D’abord, c’est un petit domaine de 24 ha, qui ne produit en moyenne qu’une quarantaine de fûts par an. 10-20 ou 30 années plus tard, il n’en reste qu’une dizaine... c’est la part des anges ! Cette propriété est celle de Martine Lafitte, une personne franchement adorable qui incarne la 5ème génération de cette famille dont l’histoire a débuté en 1807 à la Bastide-d’Armagnac, dans les Landes. Leur griffe au domaine, c’est une passion effrénée pour la Folle Blanche, ce cépage capricieux, mais tellement grand quand il est isolé, qu’ils s’en sont fait une spécialité. Côté distillation, c’est du grand art : un alambic de type Sier signé par Monsieur Broustet a été pensé spécialement pour le domaine. Le voir de près, avec son serpentin de 62 mètres de long est une expérience que je vous souhaite de vivre ! Au domaine, les distillations ne durent que 13 à 15 jours par an, un moment rare où se joue l’avenir des merveilles qui sortent de l’alambic. S’en suivent après de longs élevages, et une mise en bouteille " à la demande ". Un artisanat total, qui parle forcément aux fondus de grands vins. Dans cette Folle Blanche 1986 que nous vous proposons aujourd’hui, vous retrouverez cette finesse légendaire, qui joue la carte contrairement au Colombard ou à l’Ugni Blanc, de la floralité et de la fraîcheur. Vous plongerez donc dans un Bas-Armagnac enivrant de sensualité, loin des promesses parfois confites (pruneaux, boisé) que l’on a parfois dans la région : ici, c’est le cèdre, l’écorce, les fleurs séchées, une pointe de fève de tonka, des touches de bois blond, avec en filigrane, des teintes de noyau. Chaque goutte est un enchantement, je connais peu d’Armagnac qui se livrent avec une telle classe aromatique ! C’est peut-être, ce qui fait la magie de cette eau-de-vie !

On est dimanche, mi Avril, il fait froid, vous ne savez pas franchement pourquoi... Nous chez Chais d’œuvre, on a ressorti les plaids, remis le chauffage, on en pense même plus au printemps qui nous a totalement abandonné cette semaine, mais au gel qui a dévasté la majorité de notre vignoble. Notre seule envie : boire une grande eau-de-vie, méditer, se réconforter, relativiser, prendre de la hauteur. Avec une eau-de-vie de ce calibre, de la hauteur, c’est ce que vous allez prendre aussi. Nul doute que vous tomberez complètement addicts comme nous, de la finesse ensorcelante de ce Bas-Armagnac. Coté prix, c’est le prix de l’excellence, et d’un produit rare, mais c’est surtout le prix d’une expérience de dégustation assez fabuleuse !