Beaune 1er Cru Clos des Mouches 2018
Maison Joseph Drouhin

Une puissance, une complexité et une allonge de Grand Cru ! Comment évoquer les trésors de Côte de Beaune, sans parler du légendaire Clos des Mouches blanc de la Maison Joseph Drouhin ? Impossible, ce vin à mes yeux est un mythe, une énigme, un trésor dont on ne parle plus assez, alors qu'il n' a jamais été aussi bon qu'aujourd'hui ! Au cours de mes années de sommelier chez Taillevent, j'ai toujours été fasciné par ce blanc surdimensionnel, savoureux, et exceptionnel au vieillissement, que j'ai à de nombreuses reprises, confondu à l'aveugle avec de grands Corton-Charlemagne ! Pendant les fêtes de fin d'année, j'ai retrouvé dans ma cave personnelle, un 2001 à pleurer de bonheur, qui à table, a littéralement pulvérisé toutes les autres bouteilles présentes ce jour-là. Pourtant, croyez-moi, on avait mis du lourd pour dire au revoir à cette année 2020 bien pourrie... ! Dans nos verres, cette bombe avait gardé toute sa jeunesse, et complexifié sa matière teintée de miel, d'encaustique, de noisette grillées, de craie, et d'agrumes confits, avec cette petite pointe de caramel au lait en finale de bouche dont le charme irrésistible, aurait séduit n'importe qui, y compris ceux qui détestent les blancs ! Après un tel choc pour les papilles, je me suis juré de racheter des Clos des Mouches, et de partager cette anecdote avec vous ! Voici donc cette sublime partition de Beaune, qui n'a de ce cru, que le nom. Même si d'autres Beaune blancs me séduisent de temps en temps, comme le Clos des Mouches blanc de Chanson (solide depuis quelques années), ou les Beaune Montrevenots de Jean-Marc Boillot, rien à mes yeux, n'atteint la cheville du Clos des Mouches de chez Drouhin. Dans ce 2018, vous retrouverez donc ce blanc de grande densité, qui puise dans son sol si singulier, une dimension minérale unique sur le cru. C'est selon le domaine, la situation particulière de la parcelle (presque 7 ha) qui donne ce relief particulier. Au programme : une empreinte crayeuse, saline très marquée qui rappelle certains Charlemagne nés dans les marnes blanches, un boisé délicat de chauffe douce, qui confère à l'ensemble, quelques touches de brioches toastées, suivi d'un florilège de fleurs blanches et d'agrumes en filigrane. A ce stade, la puissance est encore retenue, mais une fois que les chevaux seront lâchés, ce Clos des Mouches tiendra son rang, à savoir : un challenger de Grands Crus !

Une distribution au compte-gouttes ! L'engouement mondial pour le Clos des Mouches ne date pas d'hier. Déjà à l'époque chez Taillevent, il fallait se battre pour mettre la main sur ce flacon que toute la planète vin applaudit à chaque nouveau millésime. J'aime dire qu'il est à Beaune, ce que le Clos Saint-Jacques est à Gevrey, ou les Perrières à Meursault : un Grand Cru masqué ! Et je ne suis pas le seul à le dire. Un conseil, foncez donc sur ces bouteilles, si comme moi vous êtes fasciné par ce flacon. En terme de tarif, ça décoiffe pour un Beaune, mais quand on le colle comme je l'ai fait cet hiver, à côté de Grands Crus bien plus chers, on se dit que finalement, c'est une super affaire !