Beaune rouge 1er Cru Bressandes 2018
Domaine Henri Germain et Fils

« Les blancs sont tops, mais t'as vu aussi les rouges... ? » En sortant de chez Jean François Germain, Mathieu et moi étions un peu sonnés par la visite. Après avoir enchainé 13 vins, dont une série de blanc juste renversante (qui figure dans notre top 5 de l’appellation, soit dit en passant), nous nous sommes pris une petite claque avec les rouges, qui de Chassagne, en passant par Meursault (Clos des Mouches) et Beaune, forcent le respect. Au domaine, on égrappe totalement pour ne laisser souffler que le fruit de ce grand terroir premier cru de Beaune, qui trône au sommet de la gamme. Sa précision est remarquable, son fruit étincelant sur une tombée de fruits acidulés tout en préservant la signature un peu sanguine des argiles de Beaune. Il m'évoque l'écorce d'agrumes, la cerise amarène, le pot-pourri. Un shoot pour les sens. En bouche, ne cherchez surtout pas la fermeté habituelle des Beaunes rouges, elle n'existe pas chez Jean-François Germain. Ici, tout est souple, délicat, très long. C'est de l'orfèvrerie de pinot noir, un vin tout en dentelle qui n’envie rien à des appellations voisines plus célèbres, au contraire !

Avec plus de 47 Premiers Crus à Beaune, dont un bon paquet qui appartiennent à de gros négociants beaunois, trouver un Beaune Premier cru de haut vol n'est pas une chose aisée. Parmi mes plus gros coups de cœur de l'année, il y a eu celui de Nathalie Tollot dans les Grèves, le Clos des Fèves de chez Chanson et ce Bressandes de Jean-François Germain. Si votre cave regorge de ce qui se fait de plus célèbre en Bourgogne et que vous voulez varier les plaisirs, alors foncez. Les vins de ce domaine sont assez rares en France car 90% est exportée. Mais les quelques bouteilles que j'ai bues étaient toutes de très haut niveau, même dans les millésimes compliqués comme 2011 ou 2013... C'est à ça que l'on reconnait un grand vigneron !