Beaune 1er Cru Clos des Fèves Monopole 2017
Domaine Chanson

" Je rêve de goûter un Clos des Fèves..." Demande d’Alexis, la semaine dernière chez Chais d’œuvre, qui derrière une série endiablée de super bouteilles, partageait avec une poignée de passionnés, ses rêves les plus fous ! 20 minutes plus tard, on ouvrait un Clos des Fèves 2018 (100/100 RVF), certes un peu froid à l’ouverture, mais délicieux, et puis Arnaud B. a débarqué avec Lafleur 1983 (Pomerol), c’est là que la soirée a dérapé ! Alexis me dit alors : " c’est super le Clos des Fèves, mais c’est encore tôt non " ? Oui, tôt, c’est rien de le dire, surtout dans ces millésimes athlétiques, où les muscles sont saillants, et où les vins sont repliés sur eux-mêmes. Pour comprendre la trame d’un Clos des Fèves, il faut boire un 2017 ou un 2014 aujourd’hui, c’est ce genre de millésime qui permet de se régaler, sans faire un enfanticide ! Chez Chanson, où j’ai eu la chance de me rendre début juillet, j’ai pu reprendre en dégustation les cuvées iconiques de la maison : Clos des Mouches, Perrières, Corton Vergennes, et enfin, le Clos des Fèves, que Jean-Pierre Confuron magnifie depuis des années ! Ce fut donc l’occasion de reprendre la température de 2017, avec des blancs amples, puissants, de toute beauté qui rappellent les 1992. Et puis en rouge, l’occasion de se rappeler les 2017, qui en termes de trame, sont un peu comme les 2014 : frais, peu extraits, très fins, avec une empreinte minérale terroir très lisible à tous les étages, chose que l’on a peu dans des millésimes plus chauds. En me plongeant dans ce Clos des Fèves, j’ai adoré la myriade de fruits acidulés, la longueur exceptionnelle, le côté floral et chlorophyllien du bouquet... Un vrai shoot. En Comparaison, le 2018 est plus sombre, mais plus marqué par son boisé, en 2017, c’est tout l’inverse !  En bouche, le Clos des Fèves ne peut laisser indifférent, j’aime dire qu’au cœur des Premiers Crus de Beaune, c’est un des rares qui tutoie des Grands Crus. Persistance sublime des arômes, tanins diplomates et enrobés, pointe argileuse minérale qui souligne le pédigré du cru.. Bref, ce Clos des Fèves 2017, c’est une démonstration du potentiel du cru, on comprend à la dégustation pourquoi Michel Bettane, y voit comme pas mal d’autres spécialistes d’ailleurs, une des plus grandes bouteilles de Côte de Beaune !

Une vraie bouteille de collection ! Franchement, il y a peu de Beaune 1er Cru que je mets en termes de définition et de plaisir, au niveau de certains Grands Crus. Mais Le Clos des Fèves chez Chanson, les Grèves chez Tollot-Beaut, ou le Clos des Mouches chez Drouhin (en blanc surtout), sont des sommets d'expression qui prouvent qu'il y a bien plus de magie dans ces appellations qu'on ne peut l'imaginer. Un conseil, ne ratez surtout pas ces Clos des Fèves, si comme Alexis, vous avez envie de cocher une case. C’est très bien noté, abordable jeune, et surement délicieux dans 4-5 ans ! Dîtes vous en vous en prenant quelques unes, que Jean-Pierre Confuron a tiré sa révérence l’année dernière et que 2017, 2018 et 2019 sont ses derniers millésimes. Une page se tourne donc pour Chanson, mais les plaisirs restent !