Beaune 1er Cru Clos des Mouches 2017
Domaine Chanson

" 2017, c’est le 1992 de la décennie en blanc, ce sera un très grand millésime..." Voici les mots de Jean-Marc Roulot, avec qui j’échangeais à la naissance de ce millésime sur les blancs de Côte de Beaune. Ses voisins, amis, comme Thierry Matrot, ou Jean-Baptiste Bouzereau sont alignés, ils disent exactement la même chose. Alors forcément, en goûtant tous les 2017 en Bourgogne, je me suis pas mal concentré, car les 1992, c’est peut-être les souvenirs les plus émouvants de ma carrière de la décennie ! Début juillet, j’ai eu la chance de repasser au peigne fin les blancs de chez Chanson, sur leurs crus iconiques : Clos des Mouches, Perrières, Corton Vergennes. Le premier, est fidèle au pedigree de son terroir, un vin large, puissant, animé en coeur de bouche d’une minéralité divine, avec comme prisme aromatique, les fines touches de maïs grillé, pop-corn, que la poire et des notes de pain de mie grillé accompagnent. Grosse quille, avec une texture juste renversante. Derrière, le Perrières s’est vautré : du cailloux certes, mais un manque cruel de matière, pour un cru de ce niveau et à ce prix, ça ne suffit pas ! Carton rouge donc, pour cette bouteille que n’importe quel buveur d’étiquette aurait acheté les yeux fermés ! Enfin, il y eu le Corton Vergennes, une véritable bombe atomique dans ce millésime, peut-être le meilleur blanc gouté sur cette parcelle. Pour la petite anecdote, deux domaines se partagent ce cru en coteau exposé est sur Corton, qui produit au cœur des rouges, un peu de blancs. La parcelle porte ce nom, car elle a appartenu au Comte de Vergennes, ministre des affaires étrangères de Louis XVI qui cosigna la déclaration d’Indépendance des États-Unis d’Amérique. C’est le genre d'anecdotes, qu’il faudra sortir à table, pour bluffer vos convives. Au-delà de ça, c’est un vin à la texture XXL, d’une puissance et d’une concentration exceptionnelle, qui, sincèrement, joue dans la cour des meilleurs Corton-Charlemagne. Sa longueur est impressionnante ! Bref, les 2017 en blanc, c’est de la bombe, sur Meursault et Puligny bien-sûr, mais aussi sur Beaune ou Corton ! Achetez tout ce que vous pouvez !

L’avantage du millésime, c’est son accessibilité en jeunesse, et son potentiel immense. On ne peut pas dire la même chose de son aîné 2016, qui est encore un peu capricieux en dégustation ! Que vous les buviez jeunes, ou dans 10 ans, ces 2017 seront les vecteurs de grands plaisirs à venir, et assurément, des ambassadeurs divins de recettes hautement gastronomiques : crèmes, champignons, truffe blanche, foie gras... Vous ferez un malheur ! J’ajouterai pour finir, que coté prix, le Corton Vergennes est une affaire pour un Grand Cru de ce niveau, rares sont les vins qui boxent au même niveau à ce tarif en Côte de Beaune !