Bellet Vino di Gio 2019
Clos Saint Vincent

Une expérience de vie… Non, le rosé " Vino di Gio " n’est pas un rosé comme les autres, il n’a rien, mais alors vraiment rien à voir avec tout ce que l’on peut imaginer en termes de goût, de style, d’allonge, avec ce que l’on connaît sur le marché. D’abord, parce qu’il n’y a que 650 cols, et donc, on parle d’un produit niche, unique, identitaire, pour lequel on a mis les petits plats dans les grands. Ensuite, parce que c’est un produit qui n’isole que le meilleur du Braquet (pour le cépage), dont on a tiré l’essence avec de la biodynamie, des petits rendements, et un grand terroir calcaire, celui de Bellet. Enfin, parce que ce vin est vinifié et élevé comme un grand blanc, avec une partie sous-bois qui lui confère une étoffe, une chair, et des sensations renversantes. Mardi dernier, je partageais les échantillons avec Mathieu Robert, le bras droit de Marco Pelletier chez Vantre (carte des vins de ouf les amis), qui commentait au gré des plaisirs ce flacon par des petites phrases : " c’est dingue, on dirait un grand blanc, j'imagine ça dans un verre noir ", que je complétais avec des : " et la petite touche d’orange sanguine, de pêche de vigne, et de baies rouges… Y a pas la moindre trame fermentaire comme dans tous les rosés… T’as vu comme ça déroule en bouche…" Bref, on s’est éclaté en se disant, si tous les rosés étaient aussi bien faits, on en boirait même en hiver ! C’est donc une vraie expérience ce Vino di Gio, je n’avais jamais bu un truc pareil auparavant, à part peut-être, chez Gérard Courrèges au Domaine de Vaccelli !

C’est pas donné, mais ça vaut le coup ! Peut-on vraiment critiquer le prix d’un flacon aussi rare, aussi bien né, aussi savoureux, aussi bluffant. Si on compare aux autres rosés, oui, c’est sûr, mais comme je l’évoquais dans le j’aime, nous ne parlons pas d’un rosé comme les autres. J’ai une pensée particulière en écrivant ces lignes, à la soirée " Blind Blind " de juillet 2016, où sur la terrasse chez Chais d’œuvre, nous servions dans un verre noir, une cuvée d’Alexis Lichine : " Garrus ", 80€ la bouteille de rosé, que tout le monde a situé dans un grand terroir de Bourgogne à l’aveugle… Ça calme comme on dit ! Eh bien avec ce Vino di Gio, un peu moins onéreux quand même, vous allez bluffer un paquet de vos amis, qui assurément, n'auront jamais croisé un rosé soigné, né de Braquet, sur un micro vignoble, et tiré à 650 cols. Une expérience de vie je vous dis !