Bourgogne 2023
Domaine Y. Clerget

« Un vigneron comète qui électrise Volnay, millésime après millésime. À chaque dégustation, Thibaud Clerget confirme son ascension, sans jamais renier la grâce et l’élégance qui font vibrer la Côte de Beaune. Ses 2023 sont jusqu’alors, les plus beaux que nous avons dégustés ! Immense coup de cœur ! » Chers membres passionnés, ce qui m’a frappé chez Thibaud Clerget, dès notre première visite au domaine en décembre 2021, ce n’est pas seulement le charme du personnage mais cette évidence dans les verres, ce mélange rare d’intelligence des terroirs, de précision en cave, et de vins qui parlent à l’émotion. Comme une étoile filante qui prend son temps, Thibaud façonne depuis ses débuts en 2015, un domaine en pleine mue, qui mêle intuition, exigence et humilité. J’y suis retourné l’année dernière, et le feeling s’est confirmé ! Au domaine, il exploite des vieilles vignes sur des terroirs de rêve — Santenots, Verseuil, Caillerets, Rugiens — conduites en bio, vinifiées avec doigté, sans surenchère. Grappes entières ou non, élevages ciselés (ah, ces pièces Trémeaux !) et surtout, un style qui n’imite personne : floral, profond, persistant. Il y a chez lui une science du grain et une netteté d’exécution que très peu atteignent aujourd’hui en Bourgogne, surtout dans un millésime productif comme 2023. Et puis, il y a cette capacité à progresser vite, très vite même…Entre 2018 et 2023, la progression est fulgurante, et Thibaud a hissé son domaine au rang des plus convoités de Volnay. Il a agrandi récemment sa surface, affiné son geste, et trouvé ce point d’équilibre rare où chaque cru joue sa propre musique, sans jamais forcer le trait. Très sincèrement, des 2023 rouges que j’ai dégusté à Paris lors d’une grande cérémonie de domaines Bourguignon, ce sont ses vins qui m’ont le plus touchés… Rien que le village a calmé toute l’équipe : Florian, Arthur, Anna, Valentin, ont pris une petite gifle ! Alors oui, je connaissais pas Pierre Ménard (vigneron de la vente d’hier soir) mais la Bourgogne, c’est mon terrain de jeu favori ! Et là, j’ai encore une petite longueur d’avance sur eux ! Plongez dans le j’achète, pour découvrir la série !

Dans la gamme du domaine, tout commence par une gorgée du Bourgogne rouge 2023. Un vin de fruit et de fraîcheur, limpide comme une évidence. Croquant, juteux, avec ce charme immédiat des raisins bien nés, vinifiés sans artifice. On y sent déjà la patte Clerget : un toucher fin, un grain franc, et ce petit twist acidulé en finale qui appelle une deuxième gorgée. Une entrée en matière exemplaire, qui pose le décor sans détour. Et puis arrive le Volnay Village 2023, et là, tout s’élève. Cette année, le vin a franchi un cap. Peut-être est-ce l'effet de l'arrêt des filtrations, ou cette osmose parfaite entre grappe entière et vendange éraflée… Toujours est-il que le vin rayonne. Les fleurs éclatent, les fruits rouges se mêlent aux herbes fraîches, et la bouche déroule un fil de soie tendu, vibrant, d’une profondeur qu’on attendrait d’un 1er cru. C’est un village en majesté, un vin qui nous a cloués sur place (n’est ce pas Florian ?) comme une version concentrée et épurée de l’esprit Volnay. Énorme coup de cœur. Derrière, les premiers crus font monter la tension. Les Santenots, d’abord : une quille irrésistible, aux nuances de pivoine, de musc blanc, de poudre de fruits noirs. Le vin caresse qui murmure un peu la signature de ses argiles, avec une finale qui s’étire avec une grâce quasi chorégraphique. Les 2019 étaient démentiels, je pense que les 2023 seront au dessus ! Puis vient le Clos du Verseuil, parcelle de cœur de la famille. Plus terrien, avec une colonne vertébrale ferme, des épices douces, une trame minérale qui pousse le vin vers une grandeur calme, presque méditative. On a vu le Clos de Verseuil s’affiner depuis les premiers vins achetés au domaine, et 2023 confirme cette mouvance. Enfin, Caillerets coiffe l’offre Volnaysienne du domaine. Un vin racé, poudré, au relief acidulé et floral ébouriffant, presque tendu vers le ciel. Le grain est fabuleux, la minéralité omniprésente, la bouche aérienne, et l’allonge impériale. C’est un vin-cathédrale, ciselé par le temps et la main d’un vigneron qui, à même pas 35 ans, tutoie déjà les sommets de la Côte de Beaune. Le Rugiens, que j’ouvrais à l’Atelier sur 2022 la semaine dernière, est ce grand vin « parfum » qui montre autant de discipline dans ses traits et sa puissance, que dans son aromatique un peu ferrugineuse (signature des Rugiens), avec un pointe sanguine qui se combine aux fleurs séchées. Bref, ces 2023 chez Clerget, c’est du très très solide… J’en ai encore des frissons !