Bourgogne Aligoté 2019
Domaine Dureuil-Janthial

On en rêvait la nuit... de ces 2019 de Vincent Dureuil, et Dieu sait s’ils se sont fait désirer... Entre le dernier confinement, les vacances, la pression de dingue infligée à Vincent et ses équipes par la météo de 2021, il a fallu attendre le 24 août de cette année pour aller les déguster au domaine, et décembre, pour les recevoir ! Pour toute l’équipe (qui adore), pour les Burgundy Lovers, les amateurs d’immenses bouteilles à prix doux, c’est comme si le père Noël se manifestait avec 22 jours d’avance ! J’aimerai, en amont de ces quelques lignes sur les vins, vous dire que nous n’avons aucune, mais alors aucune objectivité sur les vins du domaine... Nous adorons Vincent, Céline, et Margaux, qui faisait d’ailleurs son stage chez nous au printemps. Mais ceux qui savent, savent comme on dit souvent ! Alors voici mon ressenti et quelques détails qui vous emmèneront encore plus loin dans la connaissance des vins de Vincent Dureuil : 2019, nous le savons depuis longtemps désormais, fut une année chaude, concentrée, mais magique... Les vins ont du sel, de l’acidité, des extraits secs merveilleux... Tout cela agit comme une forme de prisme des terroirs de Vincent, qui sincèrement, a signé de vraies bombes. Mais la promesse ne s’arrète pas là : les deux couleurs sont dingues (choisir va être une torture) et Vincent a légèrement fait évoluer son style cette année : plus de débourbage depuis 2018, plus de filtration forte, juste un peu de lenticulaire, plus de SO2 sur toute la période d’élevage, un travail avec plus de lies pour les blancs... Résultat, des vins démentiels qui ont gagné en tout : en constitution, en texture, en concentration naturelle. Ils paraissent plus grands, plus longs... C’est à se taper la tête dans les murs, lisez attentivement les j’achète pour vous plonger dans les cuvées ! 

En blanc, c’est connu de tous les passionnés, Vincent excèle.. Son simple Aligoté donne le ton à la gamme. On l’adore, car il est travaillé exactement comme les chardonnay avec un passage sous bois... A l’aveugle, il place déjà la barre très haut. Le Bourgogne blanc qui nait sur Puligny est une quille de dingue, surtout dans ce millésime où l’on a l’impression d’avoir village chez les domaines voisins : craie, sel, agrumes, 20% de bois neuf chassin épousent l’ensemble avec une rétro de châtaigne... C’est sublime ! Le Rully Village est nucléaire lui aussi : moins réducteur que les 2018 (rappelez vous des 2018 de vos coffrets de février), il brille déjà par son étoffe, qui n’avait jamais présenté une telle dimension jusque là. Le millésime ? Les choix de cave peut-être ? Une sacré bouteille, à prendre par 12, vous ne vous lasserez jamais ! Le Rully Maizières échappe à ses largeurs naturelles dans ce millésime, il est plus dense, mais pas plus large. Vincent gère mieux à mon sens, les dates de vendanges sur cette parcelle, que nous avions trouvé parfois un peu dense sur certains millésimes. Là, il y a l’éclat, la salivation, en prime d’une étoffe plus ample, c’est presque un premier cru dans sa longueur ! Dans les Chênes, ce cru haut de coteau perché dans la colline, on parle aux amateurs de grands crus de Chablis, ou à ceux qui aiment les secteurs frais comme les Crus de Pernand. Sa trame sur la poudre de craie, avec une signature minérale quasi iodée, fait des Chênes une quille redoutable pour flatter des mets autour de l’iode. Il est génial dans ce millésime qui combine étoffe et salinité accrue ! Le Meix Cadot  et les Margotés viennent sonner la fin de la récré avec des puissances et des allonges respectives de folie. Je leur ai mis la même note, et vous invite à les comparer côte à côte... Ils jouent dans la même cour que des premiers crus de Côte de Beaune. La version ultime du Meix Cadot, baptisé Vieille Vigne, prend à l’aveugle, des quilles qui valent le double ou le triple... Il a tout : le terroir, l’étoffe, la pureté... Juste dingue. Grésigny enfin, né dans un champ de cailloux lui tient tête pour son côté pur, ciselé, et transperçant. C’est un peu le diamant de la gamme, pas le plus puissant, mais le plus lumineux... Bref, 2019 chez Dureuil, c’est INCROYABLE, ne manquez ces flacons sous aucun prétexte !