Bourgogne Aligoté Clos des Perrières La Combe 2021
Domaine Thibault Liger-Belair

« Sur le papier, 2021 c’est 2010 en termes d’analyses... On s’est peut-être trop habitué aux années solaires et on a tendance à minimiser ce genre de millésime... mais en réalité, 2021 est une vraie belle année de Bourgogne. Une année sans hyperbole de fruit, avec une lecture terroir bien nette ! » Chers membres passionnés, voici, mot pour mot, ce que nous disait Thibault Liger Belair, lors de la soirée Membres à l’Atelier en début d’année 2023. Il nous commentait après une superbe description de ses pratiques culturales, son feeling sur 2021 en nous disant de ne surtout pas snober cette vendange car elle réserve, dans bien des cas, de superbes surprises ! Perso, j’ai adoré redéguster récemment la gamme du domaine sur ce millésime, en essayant de bien la cerner... Je n’avais pas en tête tous les 2010 du domaine pour comparer, mais plutôt les 2017, année que je trouve délicieuse en ce moment, comme l’attestait d’ailleurs la série de 2017 en magnums que Thibault avait apportée pour notre soirée membres ! Alors voici la gamme de cette icône nuitonne, un des domaines qui, sur les 5 dernières années, m’a apporté de sacré frissons. Le dernier en date : En Créot 2020, bombe intégrale qui, lors du LAB Bourgogne, a vraiment scotché tout le monde ! Plongez-vous dans le j’achète pour découvrir la gamme !

Impossible de débuter la présentation des vins du domaine sans évoquer l’Aligoté du « Clos des Perrières » que certains d’entre vous ont pu déguster lors de la masterclass en ligne “La Bourgogne face à ses enjeux climatiques” où à l’apéro de cette soirée de janvier 2023. Cette merveille qui naît sur une dalle calcaire de la combe de Nuits est l’illustration parfaite du potentiel de l’aligoté quand il est bridé en rendements et planté sur de beaux terroirs. Dans le verre, c’est la minéralité qui donne le ton, avec un relief sapide, salin, des fleurs blanches et les fruits de vergers. J’ajouterais que c’est un aligoté de demi-corps, qui affiche une vraie dimension tactile et une superbe allonge...Le 2021 est superbe car sans glycérol, il est précis et sapide ! On notera aussi le plaisir très spontané proposé par le Savigny blanc « Clos du Village », qui conjugue les instances de fleurs blanches, d’amande et d’agrumes que j’aime dans les vins de Savigny.
Derrière, le rapport prix qui vaut le détour est ce Hautes Côtes « La Corvée de Villy », 70 ares de vignes plantées en 1988 sur les hauteurs de Nuits-Saint-Georges sur le plateau de Chaux à 400 mètres d'altitude. Un sol très caillouteux constitué essentiellement de pierres de lave, calcaires, qui donnent du relief aux pinots 100% égrappés sur ce terroir. Dans le verre, c’est un vin au fruité percutant, teinté de griottines et de fleurs. Dans son sillage, les amateurs de vieilles vignes ne rateront pas le Côtes de Nuits Village « Aux Leurey », une vigne de 1937 qui donne à cette appellation une petite cape dans le dos ! Rappelons que les vignes se trouvent ici tout près du Clos de la Maréchale ( Mugnier) et du Clos de L’Arlot. On retrouve en son cœur, la qualité d’un matériel végétal de qualité, avec un fruité concentré et un support tellurique qui fait sortir ce vin de sa catégorie ! On passera aux choses sérieuses en attaquant Nuits et les fameuses Charmottes du domaine, 64 ares de pinots de 1962 plantés au nord de Nuits, côté Vosne. Dans le verre, ce cru évoque plus la teinte aromatique de Vosne que de Nuits, mais son architecture trahit un peu ses origines. Une superbe bouteille qui mérite 3-4 ans de bouteille minimum mais qui frappe fort quand on lui offre du temps et un grand verre à Bourgogne. Toujours dans cette gamme de plaisir : En Créot, LE coup de cœur de l’année sur Gevrey de la gamme de Thibault. Reprise en 2020 cette parcelle de 1,4 ha sur Brochon (partie nord de Gevrey, près de la combe) s'appuie sur beaucoup de calcaire avec des veines d’argiles rouges et des pinots de 70 ans. Thibault dit de ce terroir que la minéralité suffit à la structure du vin. Egrappage total donc pour ce vin qui est un véritable plongeon dans un panier de cerises noires épicées. Côté Chambolle, ne faites pas les fines bouches... Vieilles Vignes, Les Fouchères c’est du super lourd. Le vieille vigne boxe chaque année au-dessus de sa catégorie à mon sens, ce n’est pas juste un Chambolle en dentelle et petites fleurs mais un vin admirable de construction. L’autre est aiguisé de sensations plus minérales, sa concentration est superbe. 2021 s’ouvrira avant les 2020, qui étaient un poil compacts. Au dernier étage de la fusée, la déclinaison Nuits-Saint-Georges Les Saints-Georges, Clos Vougeot et Charmes Chambertin sont des cases à cocher dans une vie de passionnés. J’ai un souvenir ému d’un 2000 sur Les Saints-Georges, niveau Grand Cru (même chose pour le 2017 bu lors de notre soirée). Le Clos Vougeot est lui aussi remarquable, par sa jutosité, son fruité intense et sans tanins chagrinants. Il naît dans les basses Baudes, de l’autre côté du mur des Echezeaux sur un rang assez long (200 mètres). Ce dernier croise plusieurs couches géologiques et offre un Clos Vougeot distingué, très Vosne dans le fruit et la teinte, mais avec un peu de caractère du Clos Vougeot. Clou du spectacle, pour ceux qui aiment les vins « parfums » : le Charmes Chambertin, tout en petites fleurs, en puissance diffuse et en allonge. J’adore ce vin par la finesse de ses traits, et surtout, la rémanence des messages, qui ne trahit pas le statut de grand cru ! Ne manquez surtout pas ce flacon, si vous aimez la finesse !