Bourgogne Aligoté Le Cran 2022
Domaine Jérôme Galeyrand

« Deux aligotés totalement bluffants qui, sensoriellement, coiffent sur le poteau de grands chardonnays d’appellation village ! Le gras sec, la concentration, la dimension protéinée et l’allonge en bouche de ces deux vins sont juste déments. Une énorme claque ! » Chers membres passionnés, voici deux flacons totalement scotchants qui, au cœur de cet été olympique, s’adressent à celles et ceux qui veulent imaginer l’impossible, rêver et s’évader… Chez Chais d’œuvre, nous vous avons déjà parlé de quelques aligotés de grand style : chez Charles Lachaux par exemple, ou dans un tout autre style, dans les fameuses parcellaires de Sylvain Pataille ! Nous avions aussi souligné les remarquables aligotés de Thibault Liger-Bélair qui, sur une dalle calcaire, propose un grand vin de lieu et pas simplement une lecture variétale de ce cépage ! Eh bien disons que dans la famille des aligotés qui brillent et qui dépassent allègrement leur potentiel naturel, s’inscrivent ces deux vins signés Jérôme Galeyrand ! Pour la petite histoire, ce vigneron a fait ses classes comme moi à Gevrey, chez Alain Burguet ! (J’ai fait un stage de vendange et de vinification là-bas en 2001). Installé sur un peu plus de 5 ha, il signe de très belles cuvées en rouge avec une sensibilité et une finesse qui ont fait exploser sa notoriété, mais aussi de superbes aligotés dans de tout petits tirages que les passionnés se conseillent au creux de l’oreille ! La semaine dernière chez Chais d’œuvre, j’ai pu mettre des mots sur Le Cran et Chaumont, deux pépites du domaine que je vous invite à découvrir de toute urgence si ce n’est pas déjà fait. Le premier raconte l’histoire d’un aligoté travaillé comme un grand blanc de Côte de Beaune, offrant une richesse tactile et une concentration protéinée qui impressionne dès la première goutte. Son univers aromatique évoque un fin travail de réduction sur lies, avec de la châtaigne, de la peau d’agrumes, une pointe de maïs grillé. Des sensations que l’on retrouve plus souvent dans des chardonnays de grand style. En bouche, des deux aligotés proposés aujourd’hui, c’est le plus ciselé, celui qui affiche un peu plus de minéralité. Sa longueur est impressionnante, je n’avais jamais bu ça avant, en dehors des quilles de légende de chez Leroy bien sûr (mais qui valent 25 fois ce prix là…). Derrière, saluons aussi l’excellent niveau de Chaumont, autre parcellaire qui donne à l’aligoté une étoffe et une ampleur supérieures. On y trouve ici un relief de fruits de verger, de poire, d’agrume aussi, avec un peu de noisette en filigrane. Plus ample que le Cran en cœur de bouche, c’est aussi un vin qui touche par son volume et sa persistance ! Bref, deux trésors cachés de Bourgogne, que seuls quelques cavistes pointus ou restaurateurs ont à leur carte. Goûtez- les et concentrez vous sur leur persistance, vous verrez, c’est assez bluffant !

On ne le dira jamais assez : l’aligoté en Bourgogne n’a de sens que s'il est travaillé avec le même soin et la même intention que les grands blancs à base de chardonnay de la région. Si on le bride en rendement et qu’on le plante dans de beaux lieux, il sait rendre à son auteur toute la magie qui l’anime. La preuve avec ces deux cuvées d’aligoté qui font une entrée fracassante dans mon top 3 des blancs de la région à base de ce cépage. Côté prix, on est au niveau d’un Bourgogne générique né dans les secteurs de Meursault ou Puligny… Pas de quoi crier au scandale, quand on mesure la dimension et l’allonge gustative de ces deux flacons !