Bourgogne Aligoté Les Valendons 2018
Antoine Petitprez - Uliz

Les plus belles découvertes ne viennent-elles pas lorsqu’on les attend le moins ? C’est ce que je me suis dit il y a 10 jours à Paris, en sortant d’une " micro dégustation " organisée par la brillante équipe de Vinhop, une agence de vignerons qui fait pour les sommeliers, ce que nous faisons pour vous : ils stimulent, osent, et déclenchent l’émotion ! Les émotions étaient forcément de la partie ce jour-là, car au programme de cette dégustation, il y avait quelques grands noms : Clusel-Roch, Dehours en Champagne, Vernay, Antoine Sunier entre autres ! Mais le domaine qui dès mon arrivée m’a scotché, c’est Antoine Petitprez, un nom que vous aurez du mal à reconnaître en Bourgogne, car il n’y a pas de famille Petitprez dans la région, pas de terres au nom de Petitprez, nous parlons bien d’un " self made man " qui dans sa petite cave de Pommard, signe quelques pépites à goûter absolument ! Le premier contact fut franchement bluffant, au travers de la cuvée " Les Valendons ", un Aligoté de toute beauté qui au nez, m’a rappelé les bouquets de Patchwork chez Stéphane Tissot : une fine réduction sur le sésame, le fruit à coques, avec derrière, les fruits de vergers et un peu d’amande torréfié. En bouche, un vrai coffre, de la salinité, et de la longueur... Waouh, coup de cœur ! Au départ, je pensais que c’était un Chardonnay ! Derrière cette bonne surprise, je me suis penché sur les rouges, et notamment " Roue libre..." Avec un nom aussi provocateur, je me suis dit : " ça va sentir l’écurie..." Et ben pas du tout, je me suis même pris une bonne petite claque avec cet assemblage de Pinot Noir et Gamay (50/50) dont les vieilles vignes sont situées à 300 mètres d’altitude. Dans le verre, ce rouge juteux conjugue épices, poivre sauvage, notes de fraises écrasées et noyau. On est entre un super cru du Beaujolais et un grand pinot aux notes florales, le tout livré dans une matière hyper vivante, précise, et super digeste ! Franchement, c’est superbe, et diabolique pour les premiers jours de printemps ! Clou du spectacle, le Côte de Nuits Village " Les Vaucrains ", qui dans une trame fidèle à celle que l’on connaît des clos côté sud de Nuits, propose dans la gamme une fabuleux Pinot Noir au bouquet un peu sanguin, argileux, riche de cassis intense, touches de cacao, et d’une vraie personnalité. En bouche, la conjugaison tactile est superbe, avec un fruit glorieux, une forte minéralité, et pour cette appellation une superbe allonge gustative. Franchement, on m’aurait dit que c’était un Nuits village, j’aurai rien eu à dire ! Bref, 3 découvertes signées par un artiste, des micros tirages et du talent à tous les étages... Notez bien ce nom, si vous aimez la découverte !

En Bourgogne, les profils comme ceux d’Antoine Petitprez ne courent pas les rues !  Originaire de Tonnerre, en Bourgogne, Antoine était avant tout ingénieur en biochimie... De quoi découvrir l’envers du décor de l’industrie agro-chimique, et surtout, de s’en dégouter ! Il s’est donc tourné vers la nature, et a passé un BTS viti-oeno et s’intéresse à la biodynamie. Il rédigea un mémoire sur " l’influence de la lune sur la vigne et le vin ". Ouvert, passionné de voyage, et globe-trotter dans l’âme, il a parcouru de nombreux vignobles de Bourgogne à ceux du Roussillon, en passant par la Californie et le Canada pour enrichir ses connaissances. En parallèle d’une micro parcelle de Mondeuse, qu’il vinifie en Savoie, il a développé ces micro vinifications avec un certain talents, et attire certains projecteurs ! Si vous êtes curieux, passionné de Bourgogne, et amateurs de belles histoires comme celle d’Antoine qui se dessine, alors goûtez ! Franchement, y a un truc dans les vins, et je me suis bien régalé !