Bourgogne Hautes-Côtes de Beaune Jardin du Calvaire 2021
Domaine Etienne Sauzet

“ Un millésime tendu... Mais franchement réussi chez Etienne Sauzet, qui confirme avec ce nouveau millésime, sa brillante trajectoire !” Chers Burgundy lovers, c’est bien dans le Saint des Saints de Puligny Montrachet que nous nous attardons aujourd’hui, et assurément, dans une des meilleures adresses du moment sur l’appellation. En été 2022, Louise (notre irrésistible concierge VIP) et moi avions fait un petit tour en Bourgogne, histoire de prendre la température des 2021 entre Chassagne et Puligny. En passant voir Benoît Riffault chez Sauzet, nous avons parcouru la gamme rapidement, et mis quelques coups de pipette dans cette année gélive et si tardive. Avec un regard malicieux, et un sourire en coin, Benoît s’en fendu avant la première goutte d’un « je vous préviens, c’est tendu », faisant évidemment échos au style « années 90 » de cette vendange. Il est clair que depuis 2013, on n’avait pas eu ce genre de profil, mais si on compare vraiment, on s’aperçoit qu’en termes d’analyses, le millésime est plutôt comme 2010... Une assez bonne nouvelle si on en croit la trajectoire des 2010, mais avec le volume en moins ! En termes de plaisir, je vous le dis et signe en dessous : c’est avec le domaine Leflaive, ce que j’ai bu de mieux sur Puligny. Les deux domaines sont différents en termes de style, mais plus je vieillis, plus j’aime la patte, le côté lumineux et peu boisé des vins d’Emilie et Benoit. Sur 2021, ce fut un peu comme 2016, il y avait peu de vins, donc les meilleures pièces et contenant ont accueilli ce qui est né. Une bonne nouvelle pour certaines appellations, qui profitent rarement d’un tel soin habituellement ! Plongez vous dans le j’achète pour découvrir la gamme !

Commençons par les Hautes Côtes, ce fameux jardin du Calvaire que nous commentons avec passion depuis 6 ans. Rappelons que ce secteur gélif, autrefois planté en vignes larges, n'intéressait pas grand monde il y a 15 ans... Mais quelques visionnaires, comme Benoit ou Pierre Yves Colin, s’y sont attelés pour sculpter de très jolies cuvées, qui portent à la fois leur style, et leur propre griffe. Il naît sur une parcelle en direction de Nolay. " Un superbe endroit, un peu comme le coteau ouest rocheux de Saint Romain... " confie Benoît. Ils y ont surgreffé des Chardonnays, et replanté une partie. Tout est mené en biodynamie, Benoît précise que la différence avec les autres vins du domaine réside dans les fermentations en foudre, au lieu de fûts. Un moyen de booster la minéralité qu’il qualifie de plus granuleuse, et d’éclaircir la gamme aromatique. Perso, j’adore cette cuvée qui sort un peu de Puligny. En revenant sur le village, c’est un profil fuselé, sans glycérol, bien sapide qui vous attend dans ce flacon. Il conjugue ce qu’il faut de gras sec pour contenir la fraîcheur, et prend dans ce millésime, des aptitudes à jouer avec l’iode, et les instances marines. On lit bien la minéralité de Puligny, tout en profitant d’agrumes confits et de petites touches de châtaignes ; Avis à celles et ceux qui travaillent de la langoustine, ou des chairs fines de ce genre. On passe très vite en vitesse lumière dans la gamme en attaquant les Perrières, fidèle à lui-même : un bombe de minéralité, un jus de cailloux habillé d’une concentration fascinante. Jeune, c’est assez ferme comme cuvée, mais elle devient totalement addictive à 4-5 ans, voyez y un diamant brut à polir quelques années en cave. Le Champs Canet élargit les traits, sans pour autant s’affaler sur la table en 2021... Il n’affiche pas la même puissance que le très majestueux Combettes, mais gagne clairement en gras sec par rapport au Perrières. Le crescendo d’étoffe est assez logique, on est côté Meursault. Je dirai la même chose côté prix, en soulignant que le domaine n’a pas explosé le tarif cette année comme beaucoup l’ont fait. Côté Combettes, on est magique, intense, les vignes sont belles... C’est le premier cru de rêve du domaine, quand on aime les vins qui ont de l’étoffe et la sapidité des grands terroirs de Puligny. Quille immanquable à mon sens ! Les Folatières le double par la droite en vantant un peu la qualité de son socle géologique, on prolonge les Montrachet sur cette veine de terroir qui allie la force à l’éclat. Dans bien des millésimes, on est limite grand cru sur ce vin ! Le Batard Montrachet du domaine a gardé toute ses qualités, et n’a curieusement pas perdu de puissance. La barrique dégustée était superbe, avec cette allonge gustative démente qui fait quitter le sol. Le Montrachet ferme la marche de manière impériale, et ne regarde même pas les autres marcher derrière. Il n’a aucun challengers !