Bourgogne La Paulée 2023
Domaine François Lumpp

« Un domaine que l’on suit avec le cœur autant qu’avec les sens… Encore une fois, la famille Lumpp frappe fort et fait briller la Côte chalonnaise ! »

Chers membres passionnés, en ce dernier jour de mars, la vente de ce soir résonne un peu pour moi comme un retour aux racines. Un retour en Côte chalonnaise, là où tout a commencé pour moi. J’ai grandi avec ces vins, avec cette lumière, ces sols de Givry, et ces sensations du pinot qui se gorge de cerises et de fleurs…

À chaque printemps, j’attends les vins du domaine avec impatience, car ils font partie de mon paysage, de mes carnets de voyage. Je les ai vus évoluer, se raffiner, s’affirmer, sans jamais trahir leur identité. Alors oui, je le dis avec émotion : goûter le 2023 au domaine, c’est comme relire un chapitre d’enfance, écrit avec une plume plus fine, plus sûre, plus sensible. Ce millésime, il fallait le dompter. Il a mis les nerfs à rude épreuve : humidité, chaleur, état sanitaire fragile, mais aussi — et surtout — un rebond inespéré au moment des vendanges.

Grâce à un tri sévère et des choix millimétrés, François, Isabelle, Nicolas et Anne-Cécile ont transformé la contrainte en précision. Et le résultat est lisible dans le verre. Des blancs lumineux, pleins, avec cette fraîcheur que portaient déjà les 2022 (je soulignais l’année dernière la progression du domaine sur cette couleur). Et des rouges au fruit éclatant, sapides, portés par des tanins souples, polis, dans la plus belle signature du domaine. Le millésime a beau avoir été généreux, les vins gardent cette précision du fruit, cette intensité du goût, ce nerf, ce mouvement qui fait qu’on s’en régale en jeunesse ! Plongez dans le j’achète pour découvrir la gamme !

Alors pourquoi j’achète ? Parce que c’est maintenant ou jamais. Les 2024 seront quasiment absents, si l’on en croit les retours des domaines de la région. Les caprices du ciel n’ont laissé que des miettes sur ce millésime (pression humide et mildiou totalement ingérables…).

Alors ce 2023, il faut le considérer pour ce qu’il est : une chance. Une fenêtre ouverte sur ce que la Côte chalonnaise peut faire de plus pur, de plus droit, de plus vibrant. Vibrant, c’est le mot que j’ai utilisé il y a quinze jours à peine, lorsque j’ouvrais et servais à la Villa René Lalique plusieurs magnums des Crausots rouges du domaine. Une table superbe. 54 convives passionnés. Et cette évidence dans les verres : on tenait là des vins à la fois ancrés et élancés, capables de rivaliser avec des références bien plus huppées de la Côte de Nuits. C’est toujours dans ces moments de vérité, en service, que les grandes bouteilles s’imposent sans crier. C’était les 2022 ! Et les 2023 poursuivent cette ligne. En blanc, le millésime est superbe. Nous l’avons dégusté à Paris, lors de la grande dégustation de Version Vin…

Le Clos des Vignes Rondes est déjà très efficace, précis, fin, habillé de poire et d’un voile de châtaigne. Il a cette texture un peu ample, typique des blancs de l’appellation, mais sans richesse inutile.

Crausots, c’est un premier cru qui brille désormais dans la gamme du domaine, dans les deux couleurs. Il y a un éclat presque citronné qui éclaire le vin de l’intérieur, une salinité discrète en finale, un équilibre magnifique entre matière et énergie. C’est un premier cru, et ça se sent ! En rouge, c’est le fruit qui parle. J’aime 2023 pour ce profil croquant et gourmand des pinots. On mord dans le vin comme dans une cerise noire juste cueillie. Les tanins sont fins, et moins fermes que sur des années précoces et chaudes.

Il faut absolument se jeter sur le Bourgogne La Paulée, dont le nom résonne déjà comme une promesse… Un vin communicatif, mais pas simple, qui vous fera monter dans le cerisier au premier tour de verre.

Une promesse que tient aussi Le Teppe des Chenèves qui, en village, est un peu la signature du domaine. Un vin plus ancré que La Paulée, plus terroir, mais qui ne nécessite pas de patience particulière pour être apprécié !

Le crescendo de puissance dans la gamme passe par le Pied du Clou, premier cru qui étire les messages des villages vers une floralité qui enivre.

Le Clos du Cras Long a pour atout sa signature de calcaires, qui ajoute à la partition une accroche sapide, et fait qu’on va plus loin en persistance.

Dans À Vigne Rouge, la massale du Clos de Tart structure tout… Vin qui, chaque année, s’affine, tout en affirmant son caractère trempé. À attendre 2-3 ans, pour que l’harmonie soit parfaite.

Le Clos Jus tient son rang de premier de la classe. C’est chaque année le vin que j’adore le plus dans la gamme pour sa profondeur, la résonance des argiles, et sa longueur !

Crausots s’installe comme une référence de mes achats perso (quelques magnifiques magnums de 2022…) dans ce style de Givry plus Volnaysien, velouté, presque infusé.

Bref, une gamme quasi parfaite, à ne manquer sous aucun prétexte — surtout si, comme moi, vous aimez les rapports prix-plaisir insolents !