Cahors La Marguerite 2016
Domaine Cosse Maisonneuve

"UN GRAND SOUS SOL PEUT TRANSCENDER N'IMPORTE QUEL CÉPAGE, A CONDITION DE LE SAVOIR". 5ème apprentissage ou "truc" à savoir en cette période de confinement pour illustrer la magie de nos terroirs Français. Pour illustrer ce propos, j'aurai pu choisir n'importe quel grand terroir de Bourgogne où l'identité du lieu est parfaitement lisible. Mais c'est à Cahors que nous partons aujourd'hui, avec le "Pétrus de Cahors", dixit Michel Bettane ! Si les conversations avec Michel Bettane semblent toujours surréalistes quand il parle de son "poulain" Mathieu Cosses à Cahors, les dégustations, elles, rendent les faits très réels ! Car "Marguerite" est bel et bien une bouteille "hors catégorie de son appellation, un vrai truc de malade en dégustation qui repousse toutes les limites de l’imagination ! Née d'une sélection massale des meilleurs Malbecs plantés sur une veine d'argile unique à Cahors, cette merveille est devenue en quelques millésimes ce qui se fait de mieux sur l'appellation et vole peu à peu la vedette à de nombreux premiers crus de Bordeaux qui se vendent six à dix fois plus cher ce qui fait littéralement fantasmer tous les amateurs de grands Bordeaux et collectionneurs ! Le 2015 que nous vous avions proposé l'année dernière, fut à l'instar du millésime 2009 à Bordeaux : généreux, onctueux et d'une trame divine qui offrait des finales de très très grand Bordeaux. Le 2016, qui vient à peine de sortir du domaine, est encore au-dessus. Il combine la densité à la fraîcheur, comme 2016 à Bordeaux, dont on connait l'immensité de constitution et la supériorité par rapport à 2015 sur les appellations racées (Pauillac, St Julien par ex). Dans le verre, cette merveille garde la même trame poudrée de tanins qui escortent le fruit impérial de ces malbecs à petits rendements ; le sentiment de finesse inégalé sur l'appellation est préservé, même si l'énergie déployée à ce stade de maturité appelle à un peu de temps en cave. Le plus perturbant au final, c'est peut-être cette sensation profonde des saveurs que seuls des argiles de cette qualité peuvent proposer.

Sincèrement, il faut absolument cocher cette case "immense Cahors" dans une vie d'amateur pour comprendre ce qui est en train de se passer chez Mathieu Cosse et sur ce lieu si particulier. Car une telle trame, une telle finesse et un vin aussi vibrant que ça dans cette appellation, je n'en avais jamais vu auparavant. Il faut en comparaison aller chercher les plus grands Bordeaux qui combinent race, puissance et finesse (Las Cases, Lafleur, Pétrus) pour avoir en jeunesse, le même rendu. La grande différence étant le prix et la rareté. Certains valent plus de 500€ et sont tirés à plus de 100 000 cols, Marguerite en vaut 53€ et n'est tiré qu'à 2000 exemplaires. Vous comprendrez donc l'engouement des sommeliers, importateurs et journalistes qui voient dans cette cuvée, un genre de "Pétrus" de Cahors !