Chablis Terroir de la Chapelle 2021
Patrick Piuze

Une des plus belles visites que l’on puisse faire à Chablis, mais aussi une des plus frustrantes ! C’est toujours assez drôle quand on évoque, avec Mathieu, nos visites dans le vignoble à Chablis. On reparle des différentes personnalités, des vignerons qui sont soit timides, soit expansifs, extravagants parfois... Extravagant, c’est peut être le terme que je choisirais pour Patrick Piuze, ce Bourguignon d’adoption, originaire du Québec qui s’est installé dans le même secteur que les vignerons qu’il admire : Raveneau et Dauvissat. Avec Mathieu, nous sommes allés 3 fois au domaine et sincèrement, à chaque fois, on a vibré. Le mec est archi communicatif, drôle, attachant même avec son accent du Québec bien marqué. La cave est un capharnaüm sous la roche, surmonté d'une espèce de stockage à l’étage où rien n’est vraiment rangé... Clairement, quand on arrive là-dedans pour la première fois, on se dit « Mais où est ce que je suis tombé ? »... Ceci étant, quand vient le moment de la dégustation, attention, c’est le grand frisson ! Les vins sont fabuleux, surtout quand on les attend un peu et, ce, dès le Petit Chablis que Patrick Piuze source tout près du Grand Cru les Preuses... Une merveille à découvrir, si vous en trouvez. Dans les villages, Patrick aime jouer la carte des lieux-dits. Que ce soit dans sa cuvée découverte ( celle de vos coffrets, rappelez-vous) ou, ici dans ce « Terroir de la Chapelle », la gamme qui se déploie dans un crescendo assez fabuleux ! En termes de style, les longs élevages sous bois comme chez ses illustres voisins (18 mois sous bois, en vieux fûts) nous livrent des vins de grande complexité, avec des signatures très nettes des terroirs. Aujourd’hui, nous sommes fiers de partager trois références du millésime 2021, qu’il a été dur de sourcer, pour partager notre enthousiasme (ça nous a pris 3 ans...) La Chapelle est un village qui vaut largement celui de Dauvissat, combinant gras sec, tension minérale marine, sensations de craie et de peau d’agrumes. Dans le Mont de milieu, rive droite du Serein pour rappel, on est dans l’esprit profond et nerveux des grands Premiers Crus de ce secteur. J’adore comparer ce cru d’ailleurs, avec la Montée de Tonnerre, juste à côté ! Dans ce vin, les sensation de roche humide viennent compléter la partition de fleurs blanches, de noisette fraîche, de peau de citron également. C’est sapide, assez long, et intense... Un vrai coup de cœur ! Derrière, mon Grand Cru préféré de Chablis et surtout chez Piuze : Les Preuses, le cru le plus minéral, le plus saillant, le plus explosif en termes de sensation. Là, c’est un peu comme un Perrières en Côte d’Or, on se fait transpercer par la roche mère, le côté marin, le gras sec, les agrumes, les fleurs blanches, la fine patine des fûts... Tout s’aligne et on se prend la foudre... Grosse, grosse bouteille, qui n’envie rien aux Preuses de son illustre voisin Vincent Dauvissat !

L’accueil est génial, mais il n’y a rien à vendre... Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’entre Patrick Piuze et le commerce, il y a un océan ! A chaque visite, il vous glisse un « envoyez-moi un petit mail », ce que nous faisons bien sûr, mais sans jamais avoir la moindre réponse ! Alors c’est vous dire combien cette proposition de Piuze, résonne comme une victoire. Comme la plupart des vins partent à l’export, en trouver en France est assez difficile, ces deux références seront peut-être pour vous, l’occasion de goûter à cet excellent vinificateur de Chablis !