Champagne Extra-Brut Grand Cru Blanc de Blancs
Champagne Pierre Péters

« Des blancs de craie, d’iode et de peau d’agrumes, portés en finesse par une bulle ouatée merveilleuse ! »

Chers membres passionnés,

l’été est là, et dans quelques jours, beaucoup d’entre vous vont lever le pied et s’évader, le coffre plein de bouteilles, pour aller souffler un peu ! Nous, chez Chais d’œuvre, on a encore du mal à se remettre de la soirée de jeudi soir (47 bouteilles bues à 25 !!), ce qui endommage sérieusement ma capacité à rédiger ces lignes… Mais quand vient l’idée d’une belle bulle de Champagne d’auteur, tout à coup, on remonte en selle ! Même Louise, qui n’a pas craché un seul des vins jeudi, répond à l’appel des grands, grands blancs de blancs taillés au laser de Péters !

Beaucoup d’entre vous connaissent (n’est-ce pas Rémi ?) et adorent les vins de Rodolphe Péters, incontestablement le roi du Mesnil-sur-Oger. Il incarne cette génération de vignerons champenois qui font passer le terroir avant le style, et la précision avant la facilité. J’ai eu la chance, il y a quelques mois, de retourner au domaine et de raviver un peu mes souvenirs de la gamme. Pour rappel, on ne joue ici que sur un seul terroir : Le Mesnil, qui enfante des chardonnays purs, salins, pleins de nerfs et de lumière !

Au domaine, petit rappel de la vision de Rodolphe : pas de fûts, pas de dosage maquillage, pas de levures commerciales. Juste le fruit, la craie, et une obsession du détail. Il faut l’écouter parler de ses pressurages pour comprendre à quel point chaque geste compte dans l’écriture de ses vins. Il faut aussi avoir goûté ses jus clairs, ses millésimes en gestation, ses parcelles en réserve perpétuelle… pour ressentir cette quête du Mesnil à l’état pur ! En termes de style, Rodolphe Péters dit rechercher l’écorce de citron, la poire d’été, la peau d’un pamplemousse… le tout relayé par un toucher salin et sapide. Et plus on monte dans la gamme, plus ces messages s’intensifient.

Plongez vite dans le j’achète pour découvrir ces tirages !

La cuvée Brut Réserve blanc de blancs, ce sont des chardonnays issus du Mesnil, d’Oger et d’Avize. Les 65 parcelles du domaine (20 ha) sont mobilisées selon l’âge des vignes. Résultat : un blanc lumineux qui évoque le citron, la poire, des notes levuriennes très fines. Deux tours de verre apaisent la bulle, et rendent le vin de base encore plus limpide. En bouche, c’est l’ode à la craie, aux notes salivantes et sapides du terroir, le dogme de la fraîcheur.

La cuvée Grand Cru, Grande Réserve évolue sur une sélection de quatre parcelles parmi les joyaux de la Côte des Blancs (Le Mesnil, Avize, Cramant, Oger), avec 20 % de Réserve perpétuelle. On gagne ici en étoffe, en texture, en salinité, tout en conservant l’éclat lumineux du domaine. Le dosage léger est à peine perceptible : c’est le minéral qui prend la main.

Pour les amateurs de finales plus vives et salines, je vous recommande Esprit de 2020. Même base que la Grande Réserve, mais sur un seul millésime précoce et solaire : 2020. On concentre ici les messages, dans une lecture millésimée du terroir, plus directe, plus sculptée.

Et puis, il y a le légendaire Chétillons, la parcelle iconique du domaine. Cette année, place au millésime 2017 : superbe pour les chardonnays (moins pour les pinots). Moins fuselé que 2016, mais toujours dans une catégorie de très haut niveau. Imaginez un Chassagne bien minéral, du genre Caillerets, auquel on ajoute une bulle ultra délicate, de la peau d’agrumes et un registre finement noiseté. On intensifie la sensation saline, on ajoute la longueur d’un Grand Cru… et on y est. Un vin immense, dédié aux grands moments.

Enfin, un mot sur l’étonnante cuvée Monsieur Victor, qui relève plus d’un projet familial que d’un simple vin. Ici, Rodolphe et sa famille vont à contre-courant des modes : pas de monoparcellaire ou de monomillésime, mais un retour à l’assemblage et à la multi-réserve. Il s’agit d’une réserve perpétuelle remontant à 1988, assemblée avec la dernière vendange issue de la meilleure parcelle des Chétillons. Élevage long (6 ans sur lies, bouchon liège). Dans le verre, un champagne complexe, mêlant sagesse et fraîcheur, avec la signature minérale des Chétillons. À goûter absolument.