Champagne Extra-Brut Grand Cru Chouilly Le Mont-Aigu Blanc de Blancs 2018
Champagne Suenen

« Retour à Cramant pour une démonstration de pureté ! Aurélien Suenen arrive au sommet de l’œuvre qu’il a initié il y a quelques années, et le niveau des parcellaires est impressionnant ! »

Chers membres passionnés,

Il y a dix jours à peine, Louise et moi avons repris la route de Bouzy, Cramant, et quelques autres terroirs de Champagne dont nous aimons tant les jeunes auteurs !
Et parmi toutes les visites que nous avons faites, une pour moi, sonnait presque comme un retour aux sources : revoir Aurélien Suenen, déguster ses vins au cœur de sa magnifique salle de dégustation qui plonge sur ses terroirs, sentir l’évolution d’un homme plus confiant, et d’une œuvre plus aboutie ! Impossible à ce moment de ne pas repenser à nos premières visites au domaine, où ce jeune et brillant vigneron nous donnait plein d’espoirs pour la suite !

Dans les verres, très clairement, on a passé un cap ! Louise et moi avons pu re-déguster tous les tirages, et sans surprise, les vins ont gagné en profondeur, en lenteur (avec des temps de lattes plus important), en justesse aussi, dans la lecture des parcellaires. Aurélien est devenu l’un de ces rares vignerons capables de transcrire la craie sans fard, sans filtre, avec une intensité qui touche !

Vous retrouverez donc toute la gamme qui naît au cœur de Oiry, Chouilly et Cramant… sur un micro vignoble mené comme un jardin ! Plongez dans le j’achète pour saisir toutes les nuances des cuvées.

Bon, avant de parler des cuvées, j’aimerais partager avec vous une anecdote de janvier 2023, où lors d’une de nos masterclasses Champagne tout à l’aveugle, Aurélien a fait une entrée fracassante dans le top 5 des vins proposés sur 12. Un C+C base 2016 (Cramant + Chouilly) est en effet venu coiffer sur le poteau un Selosse VO, un RD Bollinger 2007 et un Blanc des Millénaires 2007... On parle bien sûr des notes des membres présents qui étaient à l’unisson sur leur note artistique, leur note émotionnelle aussi. Je pourrais aussi vous dire que c’est le domaine qui a le plus scoré en décembre 2024 lors de notre Lab de Noël où une bonne dizaine de cuvées étaient servies.

Revenons à la gamme, avec, sachez le, une série de coteaux Champenois qui arriveront bientôt sur le marché. Des secondes presses fermentées en fûts Chassin, qui méritent le détour, et même un début de Soléra des vendanges 2022, 2023, 2024 qui assemble les parcellaires ! On vous tiendra au courant de ces trésors en devenir !

Côté Champagne, Oiry base 21, ouvre la série. Elle se compose de 50% des vins de 2013 à 2020, avec 50% de vendange 2021. La moitié est fermentée en cuve, le reste sous bois. Une cuvée qui exprime la craie du campanien, avec des limons en surface. Dans le verre, c’est un Champagne en demi-corps, qui joue sur un contraste entre l’agrume, la craie, et un trait léger relief lactique. Le dosage à 4 gr ne vient en aucun cas chagriner la lecture du minéral qui, sur cette cuvée, n’a jamais été aussi lisible !

C+C est au niveau que j’attendais. Chouilly + Cramant à 50-50, avec ici, un schéma identique (vins de réserve + base du millésime 21). J’ai adoré cette cuvée qui joue sur les sensations de peau de citron, de craie, avec le volume ouaté que j’attends des blancs de blancs de Cramant et Chouilly. La bulle est bien disciplinée, et posée. À ce moment, Aurélien a ouvert le débat sur les tirages lièges vs capsules, dénonçant le manque de régularité des lièges qui peuvent anéantir toute sa quête de pureté dans les vins. Mais on le sait : les tirages lièges emmènent les vins vers d’autres sensations, et des textures plus abouties. Le domaine va initier de nouveaux tests, malgré le boulot que ça représente !

Un mot sur Mont Aigu 2018, une vigne qui donne ici, un de ses derniers souffles. Touchée par le Court- Noué, cette parcellaire donne la nausée à Aurélien quand il y va… Il va l’arracher cette année, pour re-planter un matériel végétal de qualité ! Dans le verre, on sent la densité protéique d’une vigne qui produit peu. Un vin qui transpire le sel, les agrumes, avec la fine patine des fermentations sous bois, faites ici en 600 litres Stockinger. Le vin a du coffre on est plein sud), mais ne tombe jamais dans l’ennui, avec cette cuvée qui garde du rythme !

Dans Cocluette, les terroirs de Oiry donnent tout… Des vignes qu’Aurélien bichonne, elles sont tressées pour aller « jusqu’au bout du rêve » dixit Aurélien. Dans le verre, on franchit un cap supplémentaire de raffinement, de persistance et de relief crayeux. Grande bouteille !

Enfin, star des stars, vigne de cœur du domaine, et surtout, vin ultra émotionnel : les Robarts 2018 ! J’avais eu quelques doutes sur un 2017 lors d’une soirée Live, mais là, sur 2018, j’ai pris la foudre. Immense décharge de minéralité, vin ample, sapide, structuré et persistant. Un vin qui joue à mon sens, dans la cour des meilleures cuvées de Pascal Agrapart, tant la dimension du vin de base est unique et la race terroir fabuleuse. Rien d’étonnant diront certains, ils sont voisins de vigne !