Champagne Extra Brut Terre de Meunier
Champagne Dehours & Fils

« Une des plus belles lectures du pinot meunier en Champagne, et un rapport prix/plaisir de folie ! » Chers membres passionnés, c’est la corde sensible des champagne-lovers qui devrait vibrer aujourd’hui, car nous retrouvons une cuvée « best-seller » de Chais d’œuvre et, assurément, un des meilleurs vins à base de pinot meunier de la région ! Pour la petite anecdote, tout a commencé en mars 2021, lors d’une dégustation organisée à Paris par Vinhop, une agence qui représente de superbes domaines de l’Hexagone où figurent quelques icônes : Bérèche, Peters, Savart, Pillot, Vernay, Clusel et tant d’autres... Après une série endiablée de belles cuvées, j’ai découvert à la fin de cette dégustation un personnage très singulier : Jérôme Dehours, dont le discours, la sensibilité, le phrasé et la partition m’ont interpellé ! J’ai pu creuser un peu l’histoire de ce domaine familial installé dans la vallée de la Marne, à Cerseuil et Mareuil-le-Port, et l’arrivée en 1996 de Jérôme Dehours qui, rapidement, s’est imposé comme un des plus brillants interprètes du pinot meunier dans la région et s’en est fait une spécialité. Huit de ses quatorze hectares sont en effet plantés en meunier et déclinés en parcellaires qu’il isole ou assemble quand celles-ci se complètent à la perfection. C’est le cas pour « Terre de Meunier » qui naît de deux orientations : l’une orientée au Sud, « le Patis de Cerseuil », l’autre orientée au Nord « Les vignes dans le bois ». Un duo sensoriel très complémentaire que le domaine vinifie sous bois puis assemble, pour le tirage et la prise de mousse. Comme tous les grands, Jérôme met les petits plats dans les grands : vinifications en levures naturelles sélectionnées sur le domaine, taux de SO2 minimes. Les vins naissent dans l’empreinte vineuse que j’adore, avec un vrai coffre, une trame ample qui est dessinée par un vin de base solide et charnu : un vrai vin de champagne quoi ! Doré, le vin se teinte de nuances envoûtantes : pomme rôtie, mirabelle, pointe de sarrasin torréfié, un spectre que j’ai immédiatement projeté sur une langoustine rôtie avec une tuile de sarrasin. Côté dosage, c’est un nuage, à peine 2 grammes qui, à aucun moment, ne viennent chagriner l’énergie et la richesse aromatique contagieuse de cette cuvée. La bulle, à peine marquée, est d’une incroyable discipline, c’est la méga classe ! Chapeau !

Magnifique, même sur des pizzas ! Ce commentaire va vous faire bondir, mais oui, toute l’équipe déjeunait sur la terrasse chez Chais d’œuvre au moment où j’ai servi ce flacon et nous avions commandé quelques pizzas (de chez Bijou quand même, champion du monde de pizzas 2020, mais ça reste des pizzas)... Une fois servie, tout le monde a scotché : Paul d’abord qui, le temps de siffler son verre, a lâché un « c’est super bon ça ». Mathieu ensuite qui a tenté de faire croire à tout le monde qu’il connaissait depuis longtemps. Même Marine qui franchit difficilement la barre des 30 € dans ses achats m’a dit : « j’achète pas souvent des champagnes, mais là, y a un truc que j’adore ! » Bref, ce choix n’est pas juste une belle histoire d’un mec super doué dans la vallée de la Marne. On parle d’une cuvée identitaire, vineuse, merveilleusement dessinée et surtout d’une cuvée assez abordable, ce qui en Champagne, ne gâche rien, au contraire. Une fois que vous aurez coché cette case, vous pourrez partir à la conquête d’autres trésors autour de ce cépage, comme les super meuniers de Jérôme Prévost par exemple. Vous verrez à leur contact qu’il y a de la magie dans ce cépage et qu’il trouve au gré des talents et des millésimes qui s’écrivent, de fascinantes interprétations !