Châteauneuf-du-Pape 2024
Château de Beaucastel

« Avec un millésime 2023 plein de relief et doué d’une trame de velours, Beaucastel enfonce le clou ! Le tout nouveau chais, inauguré l’année dernière, apportera certainement un nouveau souffle au domaine, qui n’a jamais été aussi régulier, aussi vibrant qu’aujourd’hui !

Chers membres passionnés,

Hier encore, je vous parlais avec émotion des grands vins de Terre Nere sur l’Etna, et de cette visite marquante de mai dernier qui fera partie de mes plus grandes émotions de 2025 ! Ce matin, cap au sud, direction Châteauneuf-du-Pape, pour quelques dernières lignes sur le fabuleux millésime 2023, avec sa majesté Beaucastel ! C’est le treizième millésime que je commente dans ces j’aime j’achète, et c’est toujours cette émotion singulière : la sensation d’entrer dans un temple.

Derrière l’aura indiscutable du domaine, qui brille depuis 50 ans, la famille Perrin continue de tracer sa route, entre tradition et innovation, avec une rigueur d’orfèvre. On parle souvent de bio et de biodynamie comme de concepts récents : eux, pratiquent cela depuis les années 50. Leur matériel végétal, surtout celui de la roussanne, devrait être classé patrimoine national tant il est unique.
Et comme si cela ne suffisait pas, une cave toute neuve vient d’être inaugurée, pensée pour porter encore plus loin la précision et la fraîcheur des vins. J’invite d’ailleurs tous les passionnés du club, à aller visiter cet outil contemporain et beau qui symbolise cette vision à long terme : l’art de traverser les décennies sans jamais trahir le style.

Vous retrouverez aujourd’hui, les blancs 2024, avec pour débuter, le Châteauneuf blanc classique, qui conjugue chair et finesse, dans un millésime qui n’est pas emballé climatiquement : un vin qui revêt des notes d’infusion, de miel frais, du noyau, un toucher de bouche bourguignon et une finale ample, mais jamais pesante.

Quant à la cuvée de roussanne Vieilles Vignes, c’est un pur fantasme de sommelier : ample, vibrant, infusé, doté d’une noblesse aromatique à faire pâlir plus d’un Bâtard-Montrachet. Je suis, à titre perso, de ceux qui pensent que c’est un des 5 plus grands blancs de l’hexagone ! Et ce depuis un 1990 servi au Bristol à des clients… Un vin indescriptible à l’époque !

En rouge, le 2023 affiche une classe absolue : un parfum de poudre de tomate, de mûre sauvage et d’épices, sans la moindre lourdeur, comme si on avait mélangé le 2021 au 2020 (la fraîcheur de l’un, la grâce tactile de l’autre) ! J’y vois un des grands Beaucastel de la décennie, promis à trente ans de gloire pour son relief, sa finesse, sa fraîcheur.

Et pour ceux qui doutent encore de la magie du lieu, l’œnothèque vous tend les bras avec un 2016 au sommet de sa grâce. Millésime athlétique, hyper puissant, mais d’une trame extraordinaire, il commence à ouvrir un peu ses ailes et prouve que c’est bien dans le temps, que les grands Beaucastel se déploient ! Pensez-y, si vous voulez remonter le temps !

J'achète parce que c’est un des vins que j’ai le plus ouverts en masterclass, et qu’à chaque fois, les membres se lèvent pour applaudir.
Parce que dégusté à l’aveugle, Beaucastel fait taire tous les débats et que dans le temps, les vins sont toujours au rendez-vous ! Et parce qu’en blanc, la Roussanne Vieilles Vignes vous fait entrer dans le cercle fermé des grands collectionneurs : c’est un vin qui tutoie les plus grands crus de Bourgogne.
Et parce qu’en rouge, à 100 €, vous tenez un vin capable de traverser trois décennies, né d’un terroir mythique mené en bio depuis 1950.

Moi, je signe. Encore et toujours.