Châteauneuf-du-Pape 2020
Domaine Saint-Préfert

« Un Châteauneuf blanc délicieux sur 2021... et que dire des très vieilles clairettes en magnums du domaine, qui poussent le curseur de la vibration encore plus loin ! Côté rouges, les 2020 ont une classe évidente, une trame plus suave et avenante que les très athlétiques 2019 ! » Chers membres, 8 jours après notre dernier masterclass Rayas, toute l’équipe a en tête cette appellation fabuleuse qu’est Châteauneuf du Pape, et la fabuleuse diversité d’acteurs qui selon les styles, les terroirs, et les cépages, forgent tous ensemble une offre fabuleuse de grands vins ! Chez Isabel Ferrando, j’ai toujours eu un gros faible pour ses fameuses « Clairettes », dont l'âge plus que vénérable ( vignes centenaires) dessinent des blancs assez hallucinants de fraîcheur et de sapidité. Leur format en magnum ciré et numéroté, leur rareté, attisent la passion des collectionneurs, mais surtout des amateurs de grands blancs du sud, car ce vin affiche une exceptionnelle capacité à se minéraliser, et de grandes envolées sensorielles dans le verre. J’ai souvenir d’un 2016, bu à l’aveugle chez Frédéric Savart, que beaucoup de monde a eu du mal à situer dans Châteauneuf tant le rythme, la fraîcheur et l’éclat nous ont scotchés. Dans le 2021, ce flacon est dingue, et deviendra dingue pour celles et ceux qui auront l’audace de l’attendre un peu. J’y vois un peu le profil des 2014, année fraîche, parfaite pour les blancs, qui dans le verre désormais, livrent la clairette dans une combinaison d’infusion, d’agrumes confits, de fenouil, avec un trait de fruits secs. Nous n’avons que 6 magnums, mais c’est déjà énorme, avis aux collectionneurs du club ! En blanc toujours, impossible de rater le blanc 2021 du domaine, que j’ai pu déguster le 27 mars dernier. J’ai adoré la trame de ce vin dessiné par un combo clairette-roussanne. Un qui apporte la colonne vertébrale, et la fraîcheur salivante ; l’autre qui étoffe, et qui emmène vers le noyau de pêche, le miel. Avec un petit passage en demi-muid, le résultat est aussi savoureux que complexe. Si il n’y a pas la même minéralité que dans les Clairettes pures, sincèrement, le résultat est magique. En rouge, là encore, j’ai beaucoup aimé les 2020, année moins solaire que les 2019, qui sur l’appellation en général, affichent plus de classe. Le travail en grappe entière, et les élevages en cuve béton de la simple cuvée offrent un résultat admirable, entre fraîcheur mentholée, fraise au sucre, poudre de tomate et fond d’olive. C’est déjà accessible, mais on sent que 4-5 ans de bouteille offriront le panache à l’ensemble ! Colombis est aussi de grand standing, mais à attendre plus longtemps. Elle tire sa classe d’une partie des sables près de Rayas, mais aussi sa fermeté minérale des calcaires ( colombis) et des argiles rouges. Le travail en cuve bois tronconique sculpte un peu la matière, mais cela ne suffit pas en jeunesse pour dompter toute la dimension de ce vin. Si vous cliquez, attendez le 6-7 ans, c’est un des grands vins du domaine !

Bon, on a passé 6 soirées dans ces masterclass Rayas, et avons servi des pirates en prime de ces vins de légende dessinés par Emmanuel Reynaud. Une seule conclusion est sortie de ces échanges : quel terroir, quel terroir de dingue. Certains ont bu en prime de vieux millésimes, comme un Clos Mont Olivet 1988, un Beaucastel 2007...histoire de montrer que dans le temps, Châteauneuf émerveille ! Alors au-delà du nom, qui pour Isabel Ferrando et ses voisins prestigieux, font rêver, voyez cette offre de grands Châteauneuf comme des affaires à saisir, et à mettre en cave pour quelques années. Perso, j’y vois une des meilleures équations entre prix-plaisir-potentiel de garde de l’hexagone ! C’est d’ailleurs l’appellation que j’ai le plus achetée en 2023 pour ma cave perso, et c’est un Bourguignon qui parle !