Châteauneuf-du-Pape Omnia 2018
Rotem & Mounir Saouma

« Au nez, on est en Bourgogne, genre Grand Cru de Côte de Nuits. En bouche, on retrouve le sud mais dans une finesse assez dingue, avec un élevage soigné qui en dit long sur les intentions de son auteur ! Dans Arioso, on va encore plus loin dans le travail d’élevage, le fil conducteur reste l’esprit Bourguignon… J’adore ! » Chers membres, si vous lisez ces quelques lignes, c’est que vous faites partie de notre cercle très fermé du Club qui accède aux flacons les plus rares, les plus désirés. Voici aujourd’hui, quelques pépites assez difficiles à sourcer : Omnia, une délicieuse cuvée signée Rotem et Mounir Saouma qui, dans la foulée de leur success story bourguignonne (Domaine Lucien Le Moine), se sont lancés dans une aventure folle, au cœur des grands terroirs de Châteauneuf-du-Pape. Ce projet, né en 2009, fut avant tout un coup de cœur pour la région et une opportunité assez unique d’acquérir 2 ha sur le secteur de Pignan... Ceux qui connaissent l’appellation souriront en pensant à ce cadastre où Emmanuel Reynaud et quelques autres grands domaines signent de grands vins fins sur ce spot sableux, exposé nord. On notera la présence de vieux mourvèdres (1940-1961) dans l’assemblage, qui pose les fondations d’un grand vin. Puis, d’autres micro-parcelles complètent l’ensemble : de vieux grenaches de 1921 du lieu-dit “Les Grès", puis d’autres de la partie sud, sur les galets roulés de l’appellation. Très vite dans ce projet, une multitude de terroirs de Châteauneuf ont été réunis, d’où le nom Omnia, qui signifie “tout” en latin. Millésime après millésime, les traits de cette cuvée se sont affinés, une nouvelle cave est arrivée, les élevages se sont masterisés. L’élevage, c’est une des clefs du domaine qui, dans une multitude de détails, affine, étire et attendrit la puissance des cépages sudistes. Mounir dit que le cousinage entre les vieux grenaches et les pinots est très proche. Et quand on goûte Omnia, on ne peut vraiment pas dire le contraire ! Les Burgundy lovers adoreront ! Vous retrouverez aujourd’hui plusieurs millésimes : 2018, le plus frais, qui pinote un peu à ce stade ! Les 2019 sont plus intenses, mais animés d’un cœur de bouche très salivant, qui tranche l’imposante matière. 2020 est un combiné des deux, qui offre une classe naturelle merveilleuse. J’avoue qu’il est difficile de choisir entre les trois ! Et pour ceux qui veulent cocher une case dans une vie d’amateur : Arioso, la cuvée ultime en rouge du domaine. Difficile de la décrire tant ce vin est impressionnant de présence et de concentration, mais en gros, on parle de grenaches quasi centenaires (1930) du lieu-dit “Pignan”. Des sables qui floralisent et étirent les grenaches d’une longueur qui fait lever les yeux au ciel. Soigneusement élevée, elle prend un peu comme les autres cuvées du domaine, le meilleur du savoir-faire Bourguignon, sans trahir ses origines Châteauneuvoises! Pour ceux qui veulent aussi cocher des cases en blanc : Inopia et Magis sont de sublime partitions, très Bourguignonnes dans leur proposition, mais admirable de tenue. Le premier est une introduction au style, le second une bouteille totalement bluffante, que je place à Meursault à l’aveugle ! Nous avons aussi sourcé quelques Inopia rouge pour ceux qui veulent gouter au style, sans casser leur tirelire !

Impossible en écrivant ces quelques lignes, de ne pas repenser à nos 6 masterclass Rayas de février et mars où, au milieu des 10 vins d’Emmanuel Reynaud, j’ai glissé à l’aveugle quelques pirates : les fameux lieux-dits Beaurenard de la famille Coulon, un quasi pur cinsault à tomber, mais aussi des Clos des Papes ou Omnia, qui ont fait forte impression au milieu de ces dégustations ! Les cuvées Inopia s’adressent aux impatients, et à ceux qui valorisent le rapport prix-plaisir ; Magis parlera aux amateurs de Meursault, en quête de nouveauté et de flacons bluffants ; Arioso raconte la magie d’un vin infusé très expansif ! Un vin expérience qui embarque !