Clos de Tart Grand Cru Monopole 2017
Clos de Tart

Terroir archi légendaire, matériel végétal de dingue, et une équipe au sommet de son art c'est ça le Clos de Tart ! J'aimerai dédier ce " j'aime " à Arnaud BD, membre de Chais d'oeuvre, qui à l'aube des fêtes de Noël, m'a ouvert un Clos de Tart d'anthologie à l'aveugle. Ce fut un tel choc pour les papilles, une telle émotion que je m'étais juré d'en acheter quelques flacons, pour revivre un jour ce moment et ressentir à nouveau, un tel coup de foudre. Des plaisirs comme celui-là, j'en ai eu pas mal dans ma carrière, avec le Grands-Echezeaux 1964 de la DRC, La Tâche 1990, ou Echezeaux 1990 d'Henri Jayer. Ce sont ceux qui vous marquent à vie, et qui rendent les amateurs de grands bourgognes complètement fous quand ils vivent de tels moments ! Pour bien comprendre ce qui anime ce flacon, il faut se rendre au Clos de Tart, chose que j'ai eu la chance de faire plusieurs fois dans ma carrière. Je me souviens des échanges avec Sylvain Pitiot, de la présentation du Clos, de sa géologie, de son matériel végétal unique qui sert de temps en temps à quelques grands vignerons qui souhaitent planter leurs parcelles avec la crème de ce que l'on trouve en Bourgogne.  Et puis il y a eu la montée en gamme du Clos, et de ses vins. Je me souviens des 2005, juste hallucinants avant leur sortie, qui m'avaient électrisé par l'éclatante maîtrise des saveurs, et leur longueur. Millésime après millésime, le style s'est épuré, les vins sont devenus plus fins, plus évanescents, plus enrobés en finale de bouche, et ont trouvé avec le millésime 2015, une forme d'apothéose gustative et stylistique. Toute la presse spécialisée a d'ailleurs salué au gré des dégustations, la montée en puissance du Clos de Tart, qui sans perdre de son intensité minérale dans les vins, a gagné en pureté, en floralité, et de fait, en émotion perçue. Voici donc les derniers millésimes du domaine : 2017, splendide, très bourguignon dans l'équilibre, qui rappelle un peu 2007 ou 2000. Une matière tendre, florale, hyper longue et sans dureté, c'est un millésime que j'adore pour son aptitude à véhiculer la minéralité d'un lieu, chose que l'on a moins dans des millésimes plus charnus. Je mise sur ce flacon pour nous régaler dans 7-8 ans, tant la finesse des traits et l'envoûtante floralité invitent à saisir ce flacon dans sa période la plus fine. Et il y a le 2018, son grand frère, né dans une année plus athlétique, plus solaire, mais qui fascine malgré tout par sa dimension. On dit en Bourgogne, que ce millésime rappelle 2009. De beaux raisins, une belle vendange, un beau volume. Mais 2018 a un petit truc en plus à mon sens. Un poil plus de peps et d'acidité, et surtout, un style qui s'est affiné dans la qualité des tanins. Je mise donc sur ce Clos de Tart 2018 pour traverser les décennies avec majesté, et nous régaler bien après les 2017. Ce sera qui sait, peut être le vins que nous vous servirons le jour des 20 ans de Chais d'Oeuvre ;). Pour ceux qui ne veulent pas attendre, il y a aussi une poignée de bouteilles de 2009, sorties de l'oenothèque. C'est le grand vin à l'aube de sa pleine maturité, le vin qui conjugue l'argile, le floral, et la teinte acidulée du cassis à un léger réveil automnal des saveurs ! Une quille à se taper la tête contre les murs qui prouve que seul le temps révèle ces grands terroirs !

240 MILLIONS D'EUROS, pour 7 ha… C'est l'estimation du prix de la revente de ce trésor national, à la famille Pinault... Ne vous étonnez pas si les prix des vins au Clos de Tart ont bondit. Le prix du foncier viticole dans les grands crus de Côte-de-Nuits dépasse l'entendement, et dans certains cas comme ici, l'imagination. Si on fait abstraction de ce constat, et de ses conséquences sur les prix des vins, j'aime dire qu'il faut boire ce flacon à l'aveugle, au côté d'autres très grands vins de la région pour comprendre toute sa dimension. En décembre dernier, Arnaud m'avait servi à l'apéro juste avant le Clos de Tart, une très grande bouteille de Christophe Roumier (pas donné non plus comme quille...). Ce fut forcément délicieux, mais comparé à la classe, au charisme et à la longueur du Clos de Tart, on s'est vite dit : voilà la quille qui remet l'église au milieu du village ! En racontant cette anecdote autour de moi, et en partageant ce ressenti avec Hervé Bizeul (fan absolu du Clos de Tart), ce dernier m'a dit : " le Clos de Tart est un des rares grands bourgognes pour lequel je suis prêt à faire des folies ". On est assez d'accord chez Chais d'oeuvre, le Clos de Tart est une petite folie niveau budget, mais quand on en ouvre une à maturité, on en frissonne de bonheur.  Ne manquez pas ces 2018, 2017 et 2009, sortis directement de l'oenothèque du domaine, ils incarnent l'excellence vers laquelle le Clos de Tart s'est engagé depuis 2005, et prouvent bien que ce terroir de légende avait encore plus à dire que ce qu'on lui prêtait à une époque. Je fais le pari que leur cote va exploser encore plus dans les années à venir !