Condrieu La Combe de Malleval 2021
Domaine Stéphane Ogier

Les deux plus beaux Condrieu dégustés à Ampuis... Du moins les deux que j’ai préféré ! C’est toujours un plaisir de retourner à ce marché d’Ampuis et de pouvoir comparer côte à côte une bonne cinquantaine de Côte-Rôtie et de Condrieu. Cette grande fête du vin où se ruent chaque année des milliers de passionnés en quête de coups de cœur (et de quelques emplettes), est un rendez-vous incontournable pour les Rhône lovers. Tous les grands y sont : Vernay, Jamet, Gangloff, Montez, Ogier, Gaillard, Chapoutier, PJ Vila... tous ! J’y suis allé le vendredi, histoire de ne pas arriver pendant la guerre des flacons... Une cause perdue, il y avait déjà 50 mètres de queue au stand Gangloff à 11 h... Du délire ! Mais cela ne m’a pas freiné dans mon élan, j’ai « tout goûté »... 50 domaines x 5-6 vins, en recrachant bien sûr ! Derrière ce défi, une seule idée : trouver les deux Condrieu qui me font vibrer le plus et savoir dire pourquoi. On citera, avant d’évoquer les vainqueurs, les quelques apparitions de certains à un niveau que je n’attendais pas : comme celui des frères Duclaux, que nous avons cerné déjà comme des étoiles montantes de Côte-Rôtie. Impossible de ne pas s’incliner aussi au stand Jamet où Loic expliquait ses élevages en jarre sur son Condrieu Vermillon, une merveille sur 2021. Pierre-Jean Villa frappe très fort aussi sur ce millésime froid, son Jardin Suspendu renoue avec l’équilibre de ses 2014 et 2016, j’ai adoré ce millésime, tout comme son « Saut de l’Ange ». Les Vernay présentaient aussi les Condrieu fraîchement mis en bouteilles, de grands vins mais loin de leur phase d’expression les plus complètes. Idem chez François Villard ou chez Deponcins avec des vins qui méritent un peu de temps pour s’exprimer. Mais les choses plus sérieuses sont arrivées au stand de Stéphane Ogier qui affichait ce jour-là 5 vins d’une forme étincelante. Son Condrieu Combe de Malleval est, à mon goût, la bouteille la plus fabuleuse du salon. La juste patine de l'élevage épouse un corps sculpté, sapide, avec un fruit sincère et précis. Je me suis régalé de la promesse printanière de ce Condrieu d’aromatique maîtrisée, porté par la fraîcheur et des sensations aussi subtiles que persistantes. Il est tout en haut de mon podium, une pure merveille que je vais acheter pour ma cave perso, faites-en autant ! Impossible de finir ces quelques lignes sans parler de l’insolent niveau de toute la gamme de Stéphane Montez dont le Condrieu Grandes Chaillées arrive en seconde position sur cette journée. Un poil plus ample que celui de Stéphane Ogier mais dans une maîtrise étourdissante, ce vin est un des plus beaux, signé par ce brillant interprète de Chavanay. Là, le viognier est un poil plus ample en bouche, avec une patine de fûts qui étire sa matière. J’ai même pas craché alors que j’avais bien 250 verres au compteur… Bref, deux Condrieu magnifiques, deux coups de cœur parmi la totalité des domaines dégustés. Vous noterez que ce ne sont pas les plus chers et c’est pour ça que Chais d’œuvre existe !

Et Gangloff alors ? J’ai goûté, très beau, mais artistique et donc pas dans une forme étincelante ce jour-là. Je pense que les vins de Yves doivent prendre un peu de patine et qu’au jeu de qui gagne le jour J, les deux Condrieu sélectionnés placent la barre plus haut ! J’invite donc tous les passionnés de beaux viogniers à saisir ces deux merveilles, ce ne sont pas des découvertes certes, mais quand vous les ouvrirez au printemps, sur les premières asperges en terrasse... Vous penserez très fort à nous et surtout à ce millésime 2021 vraiment délicieux pour les blancs du Rhône nord !