Condrieu Les Vieilles Vignes de Jacques Vernay 2018
Domaine Stéphane Ogier

On l’attendait avec impatience... Il arrive enfin sur le marché, près de 3 ans après sa naissance ! Impossible de commencer ces quelques lignes sans repenser à cette visite chez Stéphane Ogier en janvier 2019, où avec quelques membres surexcités, nous nous rendions au marché d’Ampuis. Lors de cette visite, qui fut suivie comme c’est souvent le cas à cette date, d’une déclinaison de près de 50 Côte Rôtie, nous discutions avec Stéphane sur son style, et sa vision de Condrieu qui s’illustre dans deux cuvées : la première, les vignes de Malleval est un merveille que les amateurs de blancs viogniers épurés et sveltes adorent. Des vendanges précoces, un style sans glycérol et sans gamme aromatique débordante qui distille du noyau, de l’agrume, des fleurs... C’est chaque année au printemps, un must à saisir pour dynamiter les papilles. L’autre trésor en blanc chez Stéphane est beaucoup plus niche : « Les Vieilles Vignes de Jacques Vernay », d’une composition stylistique tout autre : d’abord, les vignes sont plus vieilles, le jus plus corsé et racé, et surtout, le vin est élevé plus longtemps. En discutant avec Stéphane il y a quelques semaines lors du salon « Rhône en Seine », nous découvrions le chemin parcouru par ce splendide Condrieu, que nous avons vu naître, posé par deux ans et demi d’élevage et de bouteille. Une énorme cartouche, une émotion à la hauteur du succès de son auteur ! Dans ce vin, j’ai aimé plein de choses : la sagesse aromatique proposée, qui sort le viognier de ses instances primaires, la concentration de goût, qui ne passe pas par la chaleur mais par l’extrait sec et le sel ; enfin, j’ai adoré la minéralité, la finesse aussi des élevages qui ne brouillent pas les messages. Bref, ces « Vieilles Vignes de Jacques Vernay » est un trésor, un Condrieu qui pousse le curseur beaucoup plus haut en terme de définition et de style que les Vignes de Malleval. De la part de Stéphane Ogier, dont nous louons le génie depuis des années, c’est presque normal, mais franchement, ce Condrieu est un pied monumental !

Des vins élevés et commercialisés 2 ou 3 ans après la récolte sur Condrieu, c’est rare... Très rare même ! Voilà peut être un argument qui, au-delà de la beauté intrinsèque du produit, pourrait attirer votre attention. Très ou trop souvent, on accueille les viogniers de Condrieu dans leur dimension juvénile et aromatique ; on aime la pêche, les notes de noyau, de violette, et les envolées aromatiques associées. Mais on ne cherche jamais le fond, la minéralité, la structure aussi.  En écrivant ces lignes, je pense au Cherry de Perret, aux Chaillées de Vernay par exemple, qui ne font pas que transmettre l’aromatique. Cette cuvée de chez Stéphane va sûrement rejoindre ces cuvées qui écrivent autre chose que la partition variétale de son cépage. Prenez-en une, goûtez à ce trésor... J’ai adoré, sans aucune objectivité bien sûr, car j’adore Stéphane Ogier, mais je ne suis pas le seul à penser cela... Alors laissez vous tenter, il y a un vrai truc !