Alsace Riesling Cuvée Frédéric Emile 2018
Domaine Trimbach

« Un des piliers de ma cave personnelle, un vin que je collectionne depuis plus de 20 ans… Car à chaque fois que j’ouvre un vieux millésime, je suis ébloui par la richesse et la profondeur que revêt cette cuvée ! Sur 2018, le domaine a signé une remarquable cuvée Frédéric Emile, à l’instar du Clos Sainte Hune qui tutoie son aîné, déjà si grand en 2017 ! »

Chers membres passionnés, difficile de faire plus mythique en Alsace que la Cuvée Frédéric Emile de Trimbach, car c'est assurément une des lectures les plus abouties, les plus racées du riesling au monde, un style reconnaissable entre mille dès le premier tour de verre. Depuis mes premiers pas de sommelier, j’ai servi avec passion ce grand classique de la région, qui est à la maison Trimbach ce que Paul Bocuse est à la gastronomie : un pilier, un repère… Un vin intemporel qui, personnellement, me ramène, par son identité forte et son univers sensoriel, à des souvenirs exceptionnels. Je crois avoir servi une bonne centaine de bouteilles de cette cuvée lors de nos masterclasses à l’atelier, de 1979 à 2015 !

Alors forcément, quand sort un nouveau millésime sur le marché, je suis un peu comme un enfant qui collectionne quelque chose, je trépigne d’impatience !

Vous retrouverez aujourd’hui cette cuvée dans un millésime assez charnel, 2018, qui colle assez bien au profil de grand riesling sec qu’est Frédéric Emile. On y retrouve cet univers reconnaissable au premier tour de verre, avec l’écorce de citron vert, de pomelos confit, avec les petites touches d’hydrocarbures qui appartiennent à la cuvée. Mais derrière, c’est une myriade de nuances qui vient pimenter le voyage : gingembre, menthol, qui en bouche s’étirent au gré d’une fine amertume ! Un très beau vin déjà, moins comprimé en jeunesse que le furent les Frédéric Emile de la décennie 2010.

Vous pourrez donc le boire dès maintenant, mais si, comme moi, vous avez un peu de patience, donnez-lui quelques années de plus. Perso, je trouve que c’est à 10 ans que Frédéric Emile lâche les chevaux… C’est logique, ce sont deux Grands Crus assemblés qui, grâce au phénomène de minéralisation de la matière avec l’âge, explosent après quelques années !

« Le vin parfait pour un poulet au citron confit ! » Ce n’est pas un hasard si, à titre personnel, je collectionne les rieslings Grands Crus. Je sers systématiquement, dans les beaux dîners à la maison, un riesling de grand pedigree, car ils sont le plus à l’aise avec toutes les préparations crues, marines et parfois épicées. En été, j’adore contraster un riesling à maturité avec une préparation au gingembre ou au citron. Carpaccio, ceviche, ou sur une volaille comme un poulet au citron et aux olives, c’est juste magique ! Essayez, et vous comprendrez ce que je veux dire !

Côté prix, c’est une cuvée haut de gamme dans la région, mais qui sort 6 ans après la récolte. Je vous laisse penser à ce concept : bosser aujourd’hui et être payé dans 6 ans… Combien factureriez-vous ?