Anjou-Villages Grand Lopin 2020
Château de Plaisance

« Le cœur d’une poire juteuse dans Ronceray, une touche de fleur de vignes et de schistes à feuillets sur Savennières, un pur jus de roche dans Zerzille.... » Quelle belle trajectoire, quelle gamme enthousiasmante ! Chers membres passionnés, vous êtes de plus en plus nombreux dans la tribu de Chais d’œuvre à partager la passion du chenin et quelques-uns à avoir découvert avec enthousiasme le travail de Vanessa Cherruau au Château de Plaisance. Cette jeune et pétillante vigneronne, qui a repris derrière Guy Rochet ces terroirs précieux de l’Anjou noir, a débuté son aventure à l’aube de la vendange 2019 avec des étoiles dans les yeux et une quête précise : sculpter des chenins secs vibrants dans l’esprit de ceux de Romain Guiberteau chez qui elle trouve une partie de son inspiration ! Mathieu et moi avions déjà flashé sur les 2019 et 2020 et en fin d’année 2022, j’ai pu mettre des mots sur des sens avec les 2021 qui ont « un petit truc en plus ». Ce petit truc, c’est la longueur des élevages, une véritable conviction pour Vanessa qui veut étirer à 18 mois les élevages de ses vins. Perso, je me suis régalé des Ronceray, cœur de poire juteux habité d’une minéralité traçante et salivante. Le millésime est au service d’une lecture plus directe des messages du sol, on est « plus ligérien » que sur 2019 et 2020 dixit Vanessa. Ce vin a fait 1/3 de fûts, 1/3 de foudre et 1/3 d’amphore... Un cocktail gagnant ! Le Savennières est délicieux, malgré l'âge des vignes très jeunes (elles ont été remplacées récemment). Ici, on joue plus la carte des fleurs, des plantes... Il faut traverser la route chez Thibaud Boudignon pour trouver cette vigne sur schistes à feuillets, avec quelques sables. Belle persistance et potentiel magnifique ! Dans le reste de la gamme, Zerzille est un peu le cœur du « Chaume », une petite merveille au relief zesté et fumé avec cette signature qui fera, on l’espère un jour, un genre de Premier Cru au cœur du terroir de Chaume en sec. Enfin Grande Pièce joue une autre carte, celle d’une bouche plus enveloppée et charnelle, disons, pour faire court, qu’elle est au domaine ce que les hauts de Husseau est aux Montlouis de Jacky Blot : plus de corps, plus de lift, plus de sel que dans Ronceray avec un élevage différent. Goûtez aussi aux rouges qui, sur ce millésime peu extrait, boxent dans une catégorie joyeuse et précise, je me suis surpris à souligner leur justesse et leur plaisir. Coup de cœur printanier !

Des prix qui restent doux, un domaine qui monte... Plaisance fait peu à peu son trou dans l’univers des grands chenins de l’Anjou noir et nous applaudissons le travail opéré dans les vignes qui, au-delà d’être menées en bio, trouvent désormais des petits arbres et tout un travail d’agroforesterie. Saluons au passage l’envie de Vanessa qui, malgré des millésimes peu productifs, s’accroche avec toute son équipe à un rêve. Nous, on adore, à vous de juger pour le reste !