Magnum Anjou Treilles Monopole 2020
Domaine Belargus

« Un des plus grands terroirs de l’hexagone, un vin niveau Grand cru qui challenge, par sa présence et son allonge, la légendaire Coulée de Serrant ! » Chers membres, ouvrir par ces quelques lignes 2024, c’est replonger dans les souvenirs de mes visites ligériennes de 2022 et 2023 dont celles au Domaine Belargus. Ce domaine, qui fut en partie la propriété de Jo Pithon (une des hautes figures de l’Anjou noir), est désormais le trésor d’Ivan Massonnat, un entrepreneur brillant qui a osé passer de la finance à la viticulture. Je vous avais présenté la genèse de ce néo domaine il y a deux ans, ainsi que son plus beau trésor : Les Treilles, un lieu étourdissant de beauté dont la topographie, impressionnante, fait écho au caractère très singulier de ce haut lieu de la viticulture. Imaginez 2,7 ha de vignes perchés sur un éperon aux pentes impressionnantes (70%par endroit), entourés de 10 ha d’une réserve naturelle de toute beauté. Sur ce coteau vraiment unique, Ivan nous a guidé pour mieux comprendre le terroir : des calcaires en haut, des spilites (roche volcanique) au centre, des poudingues en bas... Des terroirs totalement différents qui expliquent qu’il faut parfois 3 semaines d’écart entre certains raisins pour être cueillis à l'optimum de maturité ! Côté rendement, c’est un terroir hyper pauvre, 15hl/ha en moyenne... Jo Pithon témoignait lors de cette visite en disant : en 2004, pour mon premier millésime, j’ai fait une demi-pièce (150 litres) sur 2,7 ha.... Impossible, en s’imprégnant de la beauté des lieux, de ne pas penser à la Coulée de Serrant qui, elle aussi, produit si peu mais si grand. En cave, Yvan a su s’entourer. Hadrien Moreau, jeune chef de cave qui a fait ses armes à Haut-Brion, Cheval blanc puis chez Roederer, a embrassé leur premier millésime 2018 en pleine vendange... Un pari osé…Mais un résultat ébouriffant que certains abonnés au coffret Terroir de légende ont pu déguster. J’ai pu servir par la suite quelques unes de ces bouteilles de 2018 ainsi que quelques unes des parcéllaires de Quarts de Chaume vinifiés en sec, qui brillent également dans la gamme : Les Quarts et En Veau (mon préféré pour sa finesse et son harmonie). Et en janvier dernier (2023), je me suis rendu au domaine pour mettre des mots sur Les Treilles 2020. Sur ce millésime, Ivan et son équipe ont atteint leur objectif : étirer les matières par de très longs élevages (36 mois pour cette cuvée !) afin d'affirmer la profondeur et révéler la minéralité des lieux. Dans le verre, je vous le dis et signe en dessous, c’est un des vins les plus impressionnants que vous pourrez déguster en Loire, avec une carrure de grands crus, genre Bâtard-Montrachet mais version chenin ! Des instances de poire, de pierre à fusil, d’agrumes confits, d’aneth, de miel, avec une fine réduction des élevages qui confère la gourmandise. En bouche, le millésime est précoce mais moins solaire que les très très concentrés 2019 du domaine. J’ai adoré l’équilibre de cette cuvée et m’étais juré de vous parler de ce monument ligérien dès sa sortie ! La voici, nous sommes parmi les premiers en France à vous les proposer et c’est une fierté !

« Un vin à la hauteur de l’audace de son créateur ! » Franchement, j’ai été foudroyé par le coteau des Treilles à la dégustation... Ses notes de poire, de poivre rose, d’aneth et de coing, sa dimension minérale qui vient trancher son coffre impressionnant... ça décoiffe ! Il y a un souffle dans ce vin, une puissance et une âme qui imposent le respect ! En redégustant en juin dernier les 2018, j’enrageais de ne pas avoir eu l’audace d’en acheter plus ! Côté prix, Ivan positionne désormais son coteau des Treilles à la hauteur d’un Grand Cru. Est-ce logique ? Franchement, quand on voit le travail, les très faibles rendements, la partition aromatique et sensorielle proposée, le bien que fait l’arrivée d’Ivan dans l’Anjou noir... Oui, ça vaut le coup. Si vous avez déjà vibré avec les Treilles 2018, vous ne serez pas déçus du voyage avec ce 2020 qui va un peu plus loin dans l’allonge que ses aînés. Sincèrement, Ivan et son équipe peuvent être fier, la Loire et l’Anjou Noir brillent de tous leurs feux avec cette cuvée d’anthologie !