Magnum Champagne Brut Rosé Elisabeth Salmon 2012
Champagne Billecart-Salmon

Un hectare de pure magie et un immense terroir...
Dans la galaxie des vins extrêmement rares et des cuvées très singulières de Champagne qu’il faut absolument déguster dans sa vie, il y a le Clos Saint-Hilaire de Billecart, une merveille qui, dans l'esprit des passionnés de Champagne et des collectionneurs, trône aux côtés d’autres légendes : le Clos des Goisses chez Philipponnat, Les Clos du Mesnil et d’Ambonnay chez Krug... Un vin vraiment « à part » dans la gamme très solide de chez Billecart-Salmon, que l’on croise malheureusement peu souvent dans un verre !

Pour la petite histoire, il s’agit d’un écrin préservé, planté de pur pinot noir sur l’un des plus beaux spots de Mareuil-sur-Aÿ, dont le nom fait écho au saint patron des vignerons du village. Une vigne plantée en 1964 et menée en biodynamie que la Maison a isolée dans sa gamme dès le millésime 1995, le tout premier tirage du Clos.

Dans la vigne, la Maison est revenue aux méthodes les plus ancestrales avec un travail au cheval et la présence de moutons dans les rangs qui favorisent, selon le chef de culture, la porosité des sols et leur vie microbienne. C’est là, dans un socle géologique très fort, que le pinot s’épanouit en forgeant de petites grappes, de véritables concentrés de sels minéraux et de fruits. En cave, la Maison affiche une remarquable maîtrise des fermentations sous bois.

Le Clos Saint-Hilaire y passe à 100% dans le but d’exprimer et de libérer la dimension gastronomique de ces jus corsés. Après une longue évolution sur ses lies en bouteille, le vin est commercialisé, en moyenne, après 15 ans de cave pour ne libérer que quelques milliers de bouteilles (3 500 à 6 000 selon le millésime).

Plongez-vous dans le 'je découvre' pour découvrir l’univers du 2007 qui vient à peine de sortir sur le marché, ainsi que les derniers tirages des délicieuses cuvées Elisabeth Salmon et cuvée Louis de 2012 ! Un millésime qui marquera l’histoire de la région comme l’ont fait les 2002, 1996, ou 1988 !

Commençons ces quelques lignes avec le Clos Saint Hilaire de ce millésime 2007, qui, dans la foulée du millésime 2006 (assez mûr et enrobé), renoue avec un vin plus vibrant, plus tonique, plein de sel, de sensations de craie, d’amandes et de noisettes du Piémont grillées, d’agrumes confits (pomelos) et de noyau ! Je trouve sincèrement que l’on gagne en fraîcheur sur ce tirage, sans perdre de richesse dans la composition aromatique ! En bouche, c’est un Clos Saint-Hilaire : le volume et le coffre impressionnent toujours, avec une attaque de grand blanc de Bourgogne à maturité que des agrumes confits et du sel viennent dynamiser en cœur de bouche. La bulle, parfaitement fondue dans l’univers de ce grand vin, est presque un détail... Aucun dosage ne vient alourdir la finale, le vin est tellement construit et intense qu’il se passe de toute correction ! Bref, un grand, très grand Champagne qui, sincèrement, mérite l’attention de tous les passionnés et collectionneurs !

Quant à Elisabeth Salmon 2012, c’est assurément un des plus grands rosés que vous trouverez sur le marché en 2024, surtout dans ce millésime d’anthologie qui a fait naître des vins de grande texture et d’une allonge éblouissante. Dans le verre, Elisabeth Salmon rosé est une vraie pierre précieuse, dotée d’un rose saumoné aux reflets d’ambre. Au bouquet, elle offre la conjugaison rafraîchissante de l’écorce d’agrumes : orange sanguine, zestes de cédrat, à un univers coloré de petits fruits macérés, fraises mara des bois, groseilles avec en filigrane, des nuances de noyau de pêche de vigne. À l’aération, c’est la sagesse qui parle, et qui exprime le caractère pâtissier de la cuvée, avec du fruit sec, et des épices douces. Une composition assez dingue, que j’aime associer à la figue et aux agrumes !

Dans la cuvée Louis 2012, c’est la corde sensible des fondus de blancs de blancs qui sera sollicitée. Un pur Chardonnay de grandes origines qui diffuse des nuances de noisette, de châtaignes, de pâte d’amande, de mangue également associée à des éclats de craie.
La trame est fine, la bulle très posée, l’ensemble est livré dans un profil gastronomique enthousiasmant. Voyez-y le prisme d’un grand Chassagne-Montrachet, mais avec des bulles !