Champagne Extra-Brut Premier Cru Villers-aux-Nœuds Le Mont Benoît 2018
Champagne Savart

« Sûrement la visite la plus impressionnante de l’année en Champagne et une des plus marquantes aussi... Quel choc sensoriel, quelle magie dans les cuvées » ! Chers membres passionnés, évoquer cette sortie en juin 2022 chez Frédéric Savart, c’est repenser au visage illuminé de Louise, notre concierge chez Chais d’œuvre et de Théo (notre jeune stagiaire), qui m’ont tous deux accompagné en Champagne pour quelques heures fascinantes au cœur du vignoble. Nous venions prendre quelques nouvelles chez ce brillant interprète des terroirs d’Ecueil et mettre des mots sur des sens autour des 2018 que Frédéric s’apprêtait à mettre sur le marché. Et sincèrement, on s’est pris la foudre ! Pour bien comprendre ce qui anime Fred Savart, il faut débuter le tour de cave par quelques vins clairs tirés sur les différents contenants qui font sa fierté. Demi muids, pièces de compétition signées Bruno Lorenzon (Pierre de Bourgogne) et des tas de petits contenants différents qui viennent compléter la quête de texture tant recherchée par Frédéric dans ses cuvées. D’ailleurs, sa vision des vins est avant tout celle de grands blancs et son travail sur les élevages, au service de cette vision. D’ailleurs, ce fut l’un de nos sujets d’échanges : les maturités des derniers millésimes : 13,3 pour son dernier tirage de la Noue, 13,66 dans le mont des Chrétiens... des équilibres de grands blancs et non de Champagne... Fred s’en inquiétait, mais pas moi, car derrière une telle maturité, ce sont plus de sels, plus d’extraits secs et une dimension vineuse qui sont renforcés... N’est-ce pas une quête ultime pour un si grand éleveur ? Nous avons dans la foulée attaqué la gamme, en commençant par l’Ouverture, base 2018-2020-2015... Une quille totalement ahurissante, sûrement le plus grand tirage pour cette cuvée qui ouvre la gamme. J’ai scotché devant son corps, son impression sapide sur la langue, son allonge... Quelle grande bouteille, on dépasse toutes les limites de ce qu’on peut imaginer en termes de texture et de signature sur cette cuvée qui ouvre la gamme ! Derrière, L’accomplie vient dans une trame similaire, on gagne un peu en finesse et en allonge sur ce tirage. Dans la Noue 2017, Fred signe son 3ème millésime sur ces 43 ares de bonheur. On parle d’une massale de ses parents et grands-parents, qui fait naître des pinots noirs de grande dimension, même dans une année aussi challengeante pour les noirs. Dans le verre, la trame de pomme rôtie, de noyau, d’agrumes confits est une rampe pour les sels du sous-sol. Si la concentration de ce millésime n’est pas celle des 2018, sincèrement, c’est déjà du très haut vol ! Bulle de Rosé est également énorme dans ce tirage, c’est un des très rares rosés que j’achète dans la région car son corps est avant tout celui d’un grand vin, porté par de fines bulles. Derrière, que dire des fameux Mont Benoit et Mont des Chrétiens 2018... On a mis des minutes à s’en remettre, je pense que c’est ce que j’ai bu de plus grand en Champagne cette année. Aucun dosage nécessaire pour ces tirages envoûtant de texture, dont je vous passe les détails, vous les trouverez dans la fiche... Les tirages lièges de ces deux vins sont au service de leur puissance et de leur allonge, qui vous colleront au mur dès la première goutte ! Bref, cette visite en juin chez Fred Savart fut un choc sensoriel pour nous trois, un moment dont on se rappelle toute sa vie ! Si vous avez la possibilité d’en mettre une ou deux en cave, offrez leur de beaux verres, beaucoup de concentration et un public averti, car on est dans les très hautes sphères de l’artisanat champenois !

Victime de son succès fulgurant et d’une spéculation qui s’organise autour de ses Champagnes, Fred Savart est à l’instar d’Olivier Collin, ou d’Anselme Selosse, un vigneron qui est harcelé de demandes par de nouveaux clients et qui ne peut malheureusement pas servir tout le monde. Aujourd’hui, ce sont quelques bouteilles des bases 2018 qui s’offrent à vous, et c’est en ce qui me concerne, ce que j’ai bu de plus impressionnant cette année. Cochez vite ces cases et par pitié, attendez un peu les parcellaires qui méritent quelques mois de cave avant le feu d’artifice !