Chassagne-Montrachet 1er Cru Les Fairendes 2022
Domaine Morey-Coffinet

Un vigneron attachant, sensible, généreux… Et des vins qui lui ressemblent ! J’y vois un des plus brillants viticulteurs de Chassagne, et je ne suis pas le seul ! Chers Burgundy lovers, ça y est, les premiers grands vins de Bourgogne font leur apparition dans l’offre de Chais d’œuvre 2024, et c’est le superbe millésime 2022 qui fait son entrée sur scène ! Quel bonheur ! Derrière les coups de stress imposés par 2021, gélif, et parfois compliqué dans certains secteurs de ma Bourgogne natale, je suis heureux de renouer avec cette vendange nette, charnelle, mûre et saillante à la fois. Tout ce que j’ai pu déguster pour l’instant en Bourgogne me séduit, j’aime dans ce millésime 2022 le rapport peau-jus, les équilibres d'alcool pas trop haut (on aurait pu craindre le pire avec cet été sec et très chaud), et la trame générale des vins… Clairement, c’est un beau millésime ! Chez Thibault Morey, que j’ai visité début janvier avec Geoffrey (membre fidèle qui m’accompagnait ce jour-là), nous avons pu mesurer les contours de cette vendange et nous sommes régalés. Si pour lui, les jeunes vignes ont souffert de cet été, les vieilles vignes ont tenu le choc sans forcer, et c’est sûrement de là que vient, dans certains vins, la magie ! Personnellement, je trouve que les blancs sont un combo des 2020 et 2018, ils affichent une certaine classe que j’avais dans les 2020, et une meilleure tenue que les 2018, dans cette vendange un poil trop généreuse. En rouge, là encore, c’est superbe, j’ai beaucoup aimé la griffe de cette vendange, qui est moins extrême en matière que les 2020, et où le terroir parle déjà ! Plongez-vous dans le j’achète pour découvrir la gamme fabuleuse du domaine !

Bon, au domaine, on commence toujours par les rouges, alors entrons dans le vif du sujet : Les 2022 du domaine ont été totalement égrappés selon Thibault, ce qui, dans une vendange de ce type, booste l’effet noyau-cerise sombre des vins. Absent de notre sélection, le Chassagne Chaumée est assez sèveux, c’est un adolescent au grain encore serré. Vous ne le trouverez pas chez Chais d’œuvre, mais si vous le trouvez, donnez-lui du temps. Le Bourgogne rouge affiche cependant les attributs d’un beau canon : Pinot claquant, assez immédiat, qui a une petite cape dans le dos ! Le millésime lui a donné des épaules. Dans le Clos Saint Jean, on est dans la grâce totale, et dans la magie que cette parcelle (la meilleure en rouge de Chassagne pour moi) propose. L’univers sur la cerise guigne, les fleurs, embarque n’importe qui. En bouche, l’allonge est presque Volnaysienne. L’autre pépite cette année (hélas absente de notre allocation) est le Morgeot, né d’une vigne de 60 ans… Cherchez-la, c’est très solide ! En blanc, le simple Bourgogne fait un strike dès la première gorgée, c’est un « baby Chassagne » juste dément ! C’est logique, puisque les vignes viennent de 3 parcelles du village, le vin est quant à lui travaillé comme les autres crus de la gamme ! Petite nouveauté chez Thibault : Les Gréchons à Ladoix. C’est un blanc acheté à Sylvain Loichet, qui vient des parties hautes de Corton. Pas mal, mais pas encore au niveau de cette sélection ! Les Houillères, par contre, est un très beau village, qui parlera aux amateurs de Chassagne amples et enveloppés. Entre châtaigne, amande, il est déjà communicatif ! On passe aux choses très sérieuses derrière avec les 1ers crus : Les Caillerets d’abord, qui expriment par leur terroir des sensations fraîches, presque mentholées de poudre de craie… La bouche fuselée transpire les sels minéraux du sous-sol, c’est transperçant comme flacon ! Les Fairandes (partie des 1ers crus Morgeots) est lui aussi d’excellent niveau, avec une amplitude tactile plus généreuse. On a ici aussi pas mal de minéralité, mais l’enveloppe autour confère de la puissance ! Le Puligny Pucelles est forcément au-dessus, c’est un des rares vins qui peut tutoyer les Blanchots sur Chassagne, le diamant rare du domaine ! J’ai aimé ses notes de fleurs, d’amande et de pain frais, où se glissent de la peau d’agrume et du sel. Le Bâtard ferme cette gamme en écrasant tout sur son passage : puissance, longueur, race.. Il a tout ! En même temps, à ce tarif, il faut que ça pousse !