Château Phélan Ségur 2016
Château Phélan Ségur

Une verticale de Phélan Ségur... Ça fait un bail que vous n’avez pas vu ça chez Chais d’œuvre non ? En interne, c’est presque une blague, tout le monde essaye de faire croire que je déteste les grands bordeaux, et que je suis un Bourguignon chauvin comme c’est pas permis... Mais c’est faux ! D’ailleurs, je bois régulièrement des grandes bouteilles de Bordeaux, car à 10-15 ans de maturité, franchement, c’est toujours fabuleux !

Parmi les domaines que j’ai toujours suivis depuis la création de Chais d’œuvre, il y a Phélan Ségur. Certains d’entre vous avaient d’ailleurs reçu un délicieux 2011 à une époque dans leur coffret, ce vin avait récolté un succès fou... Même Rémy Pedreno (illustre vigneron du Roc d'Anglade) s’était abonné à nos coffrets après avoir "redécouvert" ces grands saint-estèphe.
Aujourd’hui, nous vous proposons de revivre ce que certains d’entre vous ont vécu au salon Vinapogée. Véronique Dausse était venue ce jour-là pour proposer comme tous les participants, une verticale de Phélan Ségur, afin de démontrer que la promesse du départ n'est pas qu’une série de notes ou de mots...
D’ailleurs, même si le domaine est hyper coté aujourd’hui et très bien noté, la propriété a toujours gardé la tête sur les épaules au niveau tarifaire, et ce pour mon plus grand plaisir !
Voici donc 4 millésimes sortis tout droit de l’œnothèque du domaine (et non d’un stock de négociant) qui sont la garantie d’une fraîcheur aromatique préservée, d’un fruit plus dense et d’un plaisir supérieur.
Pour découvrir les millésimes, lisez le j’achète, on en a choisi 4 qui, à notre avis, valent franchement le coup !

Phélan Ségur 2017 : De la soie... Voyez dans ce millésime de gel significatif à Bordeaux, un changement de cap, un vin au profil fin, poudré, doué d’un fruit long sur la réglisse, le cassis et la prunelle. Moins habité par son élevage que les millésimes 2016 et 2015, c’est à mon sens le millésime qui inscrit Phélan Ségur dans une offre plus contemporaine de grands Bordeaux. J’ai adoré !
On notera sur ce millésime que le cabernet sauvignon a été renforcé (65 % de l’assemblage), ce qui donne un ton aromatique un peu plus épicé à l’ensemble. À boire maintenant, c’est délicieux !

Phélan Ségur 2016 : C’est Usain Bolt, ça rigole pas. C’est nerveux, tendu comme un arc, mais avec un potentiel de malade. J’y vois un 2010 en puissance, peut-être mieux encore. Il est clair que ce n’est pas la quille à ouvrir maintenant — elle s’adresse aux visionnaires !
Il combine tout ce qui fait les très grands millésimes : maturité, fraîcheur, grain des tanins hyper discipliné, persistance remarquable. Franchement, le même vin étiqueté Pauillac vaudrait 3 fois ce prix !

Phélan Ségur 2014 : Un enfant plus sage, plus posé. Je buvais un magnum de 2014 il y a quelques semaines avec le comité technique du concours du Meilleur Sommelier de France, et sincèrement, c’est tout ce que j’attends d’un grand Saint-Estèphe.
Millésime dit « classique », il révèle à mon sens le relief des terroirs froids du Nord du Médoc. C’est mûr sans hyperbole, on plonge dans le fruit sombre, le graphite, avec quelques notes de boîte à cigare. Le grain des tanins se poudre totalement. Ce vin, à la naissance, fut capricieux — il s’épanouit aujourd’hui avec classe. Superbe 2014 !

Phélan Ségur 2015 : Plus charnel, mais moins prêt que 2014 pour livrer sa partition. On sent que l’orchestre est là, mais il manque encore quelques instruments. Il a l’étoffe, le confort, le côté beau garçon… mais on n’est pas encore dans la phase où la conversation est totale. Ça viendra, comme ce fut le cas pour 2014, mais c’est une question de tempo.

Parce qu’on parle d’un grand domaine de Saint-Estèphe, qui n’a plus rien à prouver sur la trajectoire de vieillissement de ses vins. Et parce qu’ils n’ont jamais été aussi bons qu’aujourd’hui.