Châteauneuf-du-Pape 2022
Château de Beaucastel

“Un millésime 2022 assez extraordinaire sur Châteauneuf pour les rouges, qui affiche intensité et élégance à la fois ! En blanc, les 2023 profitent d’un beau millésime élancé, sans glycérol et sans amertume. Les roussannes de Beaucastel sont superbes et le vieilles vignes sera un pur fantasme pour les passionnés de grands blancs !”

Chers membres, voici le treizième millésime de Beaucastel que je commente sur le site et en regardant un peu derrière, je me dis qu’il y a toujours une magie particulière dans ces flacons et surtout au cœur de cette appellation qui, en 2025, est simplement celle que vous préférez pour sa diversité et ses rapports prix-émotion-potentiels de garde évidents ! Alors forcément, évoquer Beaucastel au cœur de cette appellation iconique de l’excellence française, c’est repenser à tous ces millésimes servis depuis les années 90 entre Taillevent, le Bristol, ou le Royal Monceau. C’est aussi saluer la régularité sans faille du domaine, qui même dans les millésimes moyens ou faibles, sort toujours des vins superbes ! Avant d’entrer dans les détails, rappelons que le domaine mène ses vignes en bio depuis les années 50… oui, vous avez bien lu, et que la famille Perrin est au sommet de son art ! De la réflexion agronomique, en passant par la préservation d’un matériel végétal unique (leur massale de roussanne devrait être mise en coffre fort), rien n’est laissé au hasard chez cette famille d’entrepreneurs à succès ! La toute nouvelle cave, inaugurée il y a quelque semaines, amènera surement les prochains millésimes vers de nouveaux sommets.

Vous retrouverez donc en premier les blancs 2023 remarquables. J’adore l’enveloppe charnelle mais pas pesante de ce blanc qui conjugue des notes d’infusion, de noyau et de miel frais, tout en glissant sur les papilles sans lourdeur. Les deux derniers millésimes affichent aussi une petite patine boisée très bourguignonne, qui parle forcément à mon cœur !

Autre plaisir génial à ne pas manquer : 2022 rouge, un millésime grandiose, qui prend un peu de la classe des 2020 (superbe au domaine) et de l’intense millésime 2019. Un beaucastel radieux, épicé à souhait qui, sans richesse sucrée ou d’amertume, fait passer une partition complète de ses arômes les plus profonds : poudre de tomate, mûre sauvage, épices, pointe de cacao, avec le lift d’herbes séchées et un souffle mentholé ! Quand on y goûte, on s’incline forcément, on pense déjà à la trajectoire somptueuse que prendra ce flacon d’anthologie. Et pour ceux qui ont un doute sur la promesse des grands vins du domaine, vous retrouverez aussi en provenance directe de l’oenothèque, une poignée de 2007, millésime solaire de la décennie, mais d’une constitution toujours sublime et riche d’une complexité aromatique à couper le souffle. C’est la magie des grands terroirs et des grands millésimes qui s’alignent.

Peut-être un des vins que j’ai le plus ouvert en Masterclass. Avec à chaque fois des applaudissements des membres présents. Vous le savez sûrement si vous venez régulièrement à ces soirées dégustation, tout est dégusté à l’aveugle lors de nos masterclass... Et très souvent, j’ouvre des vins de Beaucastel dans des séries «Vins de légende», histoire de voir si le domaine tient ses promesses. Des 2007, 2011, 2019, blancs, rouges. À chaque fois, tout le monde est unanime, c’est brillant ! Avec ces 2022 en rouge, vous ferez un de vos plus beaux achats de l’année.

En blanc, vous cochez une des cases les plus excitante au monde autour du cépage roussanne et vous entrez avec la Vieilles Vignes dans le giron des collectionneurs qui voient dans ce flacon, un des plus grands vins de l’hexagone ! Côté prix, le Roussanne Vieilles Vignes est aujourd’hui valorisé comme un Grand Cru de Bourgogne. C’est logique, le vin est extraordinaire et ne rougit pas face à un bâtard-montrachet. Le reste est à la hauteur des sommets de l’appellation, il faut claquer un billet de 100€ pour un vin capable de traverser 3 décennies né sur des vignes menées en bio depuis 1950. On est loin du scandale non ? Perso, je les mets, car je sais que je ne serai pas déçu !