Clos-Vougeot Grand Cru 2022
Château de la Tour

« Mes plus belles émotions récentes autour du Clos-Vougeot, une visite qui m’a marqué au fer rouge ! Le grand frisson ! »

Chers Burgundy lovers, le teaser est puissant, mais sincère. La visite chez Edouard Labet au printemps dernier fut une expérience exceptionnelle, une sorte d’immersion dans le cœur vibrant et profond de ce terroir mythique du Clos-Vougeot. J’étais impatient depuis, de pouvoir passer commande de ces deux vins qui furent, sans aucune exagération, les deux plus grands frissons de l’année autour de ce terroir. Voici donc leur résumé.

D’abord, la journée s’annonçait belle, puisqu’au programme nous avions : Duroché, Comte Liger Bélair et le Château de la Tour… Not bad ! Toutes ces visites furent passionnantes mais en partageant les ressentis avec Olivier D, membre fidèle de Chais d’œuvre, qui m’a accompagné ce jour-là, c’est bien au Château de la Tour que le frisson est arrivé. Et il ne passe pas que par les vins.

Saluons d’abord l’accueil d’Edouard Labet qui, depuis quelques années, a repris le domaine avec son papa. Un personnage attachant, par son humilité, sa générosité, et sa personnalité. Visiter avec lui le domaine, c’est avant tout comprendre dans les petites lignes, ce qui forge la personnalité des vins. Cela passe par un petit tour au sommet du château, dont la terrasse domine majestueusement la partie sud du clos. Le domaine possède 5 hectares menés en bio depuis les années 90, situés dans la partie médiane et haute (le saint des saints pour les puristes), qui épouse le Musigny et plus au sud, les Grands-Echézeaux ! En cave, nous avons beaucoup échangé avec Edouard : matériel végétal, rendements (serrés au domaine), vision de la grappe entière (qui évolue sous Edouard avec une réflexion plus modérée sur la proportion) et surtout : les élevages.

Nous avons mis quelques coups de pipette dans les 2023, pour comprendre le travail de parcellisation, mais aussi les réflexions sur les bois, les temps de séchage, le choix de toast aussi. La vision est nette : les prises de bois sont moins prononcées qu’avant et les vins moins fermes sur leur trame tannique.

Dans les 2022, que nous avons dégusté juste après soutirage pour la mise en masse, sincèrement, on a pris une claque ! Coup de foudre au premier tour de verre pour le Clos-Vougeot VV classique, très posé autour du bois de santal, des épices et des essences baies sombres. On sent la race du terroir, l’argile, par des messages telluriques qui, en bouche, n’enlèvent rien à l’élégance de la trame tannique. J’ai mis un +++++ à ce vin, ma note ultime ! Mais c’était avant de goûter à la cuvée de vignes plus que centenaires… Là, on attaque le haut du clos, près des Grands-Echézeaux, et la partition change. Des messages d’une profondeur et d’une longueur kilométrique qui rappellent des émotions de grands crus de Vosne ! Ici, on booste les sensations et on enrichit le millefeuille. Un vin sublime, qui pourrait servir de modèle à l’identité des très grands clos-vougeots !

Autre plaisirs dégustés ce jour là : 2021, remarquable de constitution dans ce millésime gélif et tardif. Il m’a rappelé dans sa trame un peu plus aérée, les excellents 2017 du domaine !

Quant au 2019, c’est un millésime de perfection dans toute la région, et particulièrement en Côte de Nuits. Ici, les éléments de fruit sont plus pulpeux, la trame est plus concentrée et l’allonge plus intense. J’y vois un immense millésime de collection !

Bon, difficile d’être objectif quand on parle du prix des grands crus de Bourgogne. C’est haut de gamme forcément, dans un foncier à plus de 30 millions l’hectare. Mais j’aimerai souligner le rapport prix-émotion des vins du domaine, qui me semble parfois plus pertinent que ceux des nombreux voisins. Pour ma part, c’est ce que j’ai bu de plus grand cette année dans le Clos, et pourtant, j’ai visité un paquet de domaines ! Je vous laisse compléter ces quelques lignes par quelques articles, mais un conseil, ne manquez pas ces sublimes 2022, ou la poignée de 2019 et 2021 qui les accompagnent !