Mâcon-Cruzille Les Perrières 2021
Domaine Guillot-Broux

« Quoi de neuf chez Emmanuel Guillot ? Du beau, du bon, du très bon même sur les 2022 ! Quant aux rouges 2021, ils sont bluffants, surtout La Myotte dont les traits ultra fins m’ont fait vibrer ! »

Chers membres, si vous faites partie du cœur historique du club Chais d’œuvre, vous connaissez par cœur l’œuvre d’Emmanuel Guillot à Cruzilles. Ce domaine pilier de l’offre en BIO du Mâconnais (bio depuis les années 70), opère sur certains des plus beaux spots géologiques de ce secteur, avec des noms aussi évocateurs que savoureux : Les Perrières, Les Geniévrières, Les Combottes... ou le fameux Clos de la Mollepierre !

Il y a quelques jours, Emmanuel Guillot est passé nous voir chez Chais d’œuvre, ce fut l’occasion de discuter un peu et de remettre quelques mots sur des sens...
Nous avons commencé avec les 2022, par les Genévrières, une pépite à prix abordable, qui livre un chardonnay mûr, profond, mais sans glycérol trop généreux, c’est la qualité de ce millésime qui a fait naître de très jolis blancs ! Ici, un fond de poire, de mirabelle, avec un peu d’amande, c’était le pied !

Derrière, stupéfiante découverte avec « En Serre », un tout nouveau parcellaire qu’Emmanuel est allé chercher sur les terroirs historiques de Tournus et qu’il a vinifié pour la première fois sur ce millésime avec un combo foudres et barriques ! Je me suis fait cueillir par ce flacon hyper abordable, qui livre une matière mure, teintée de fruits jaunes et de touches gourmandes de châtaignes au cœur d’un relief ample et salivant. Coup de cœur et prix imbattable pour la région !

Derrière, vous retrouverez le fameux Perrières, cuvée iconique du domaine qui joue, c'est bien connu, dans la cour de certains grands vins de Côte d’or. Le millésime 2021 laisse exprimer le socle géologique du cru, avec une superbe allonge sur le minéral.

En rouge, tout était très bon sur 2021, même Beaumont qui, cette année, n’accueille pas de grappe entière.

Mais la cuvée que vous devez découvrir en priorité au domaine, c’est « La Cinquième génération », savoureux mélange de pinot, gamay, et chardonnay, qui sont co-vinifiés comme on le faisait autrefois... Sans tanins, et bercé d’un nez un peu poivré (signature du gamay) ce vin m’a happé par sa gourmandise, son caractère salivant et juteux... Franchement, à deux, il faut un magnum, tellement c’est bon et communicatif ! Pensez-y pour les vacances à la montagne, c’est délicieux et abordable !

Un dernier mot pour La Myotte, ce pinot fin qui rappelle le style des vins de Trapet (Emmanuel y a fait ses classes) et qui danse dans le verre par ses notes de cerises acidulées, de pivoine. L’année sur le papier est moyenne, mais dans le verre, la Myotte prouve qu’il y a de super flacons, avec ici un jus très fin, expansif et parfumé ! Chapeau à Emmanuel Guillot pour ce strike !

Bon, ce n’est pas franchement une découverte, mais plutôt une redécouverte cette série du domaine ! A l’heure où la Côte d’Or devient inaccessible dans bien des cas, les vins de ce domaine sont un rempart à l’inflation galopante que l’on observe dans la région. Un conseil : ne manquez pas les blancs 2022, qui sont gourmands et super abordables. Perrière joue dans une autre catégorie ! En rouge, voyez dans ces 2021 deux pépites gourmandes et joyeuses. Mention spéciale pour la Myotte, une madeleine que je suis avec passion depuis 15 ans !