Vin de France Amphore Carcaghjolu Neru 2018
Clos Canereccia

Un vin expérience ce Carcaghjolu en Amphore... Très gros coup de coeur !

J’aimerai dédier ce j’aime j’achète à un membre fidèle de Chais d’œuvre que j’ai eu le plaisir de croiser hier au salon Vinapogée, le salon des grands vins à maturité où Chais d’œuvre tenait un stand !

A sa visite, il nous a couvert de compliments sur l’offre, la sélection, mais a tout de même voulu préciser que certains commentaires de nos j’aime j’achète seraient je cite “un poil trop enthousiastes et imagés... trop de bombes, de tueries…” selon ses mots. Cela m’oblige à me remettre sérieusement en question, et à laisser l’émotion de côté pour quelques lignes !
Ça ne va pas être facile, mais bon, essayons !

Ce soir, c’est autant une expérience de découverte œnologique qu’un grand vin que nous vous présentons.

Le domaine, vous le connaissez sûrement car nous vous présentions il y a quelques mois lors d’une soirée, certains Vermentino en amphore de ce domaine. Une merveille, bâtie sur l’écorce d’agrumes, les oléagineux, la cire d’abeille... Une quille à goûter si vous voulez creuser le paysage forgé par les amphores.

Dans la même veine de plaisir et de découverte assez bluffante (mince, encore un adjectif) il y a Le Carcaghjolu. Oui, il faut s’y prendre à deux trois reprises, si on ne veut pas l’écorcher. On le trouve un peu sur l'île, c’est un cépage endémique que certains vignerons iconiques de l'île de Beauté réhabilitent, et manient avec talent. Les fondus de Corse auront peut être bu « Cn », du Maître Jean Charles Abbatucci, où certains vins d’Yves Canarelli.

Eh bien disons que parmi mes plus gros coups de cœur, autour de ce cépage, il y a cette cuvée « Amphore », qui là encore sied admirablement à la promesse du cépage. Dans le verre, l’amphore floralise, égaye, aère le spectre de ce cépage qui tire souvent sur le bleuet, les épices, parfois la violette.
En bouche, c’est un cépage animé d’un bon support acidulé, il n’est ni saturant, ni tannique, ses équilibres sont derrière le Sciaccarellu (mon péché mignon sur l'île), ceux que je préfère.

Dans celui du Clos Canereccia, j’observe que l’amphore sculpte le vin, elle le rend plus granuleux, plus sapide... Ce vin a un grain en bouche, qui interpelle, qui retient l’attention. Disons que ça a un goût de jamais bu, mais une finesse assez déconcertante à la fois. Assurément, c’est le vin des curieux, des puristes, de ceux qui veulent se faire une idée de ce que la Corse peut proposer de plus rare, et de plus enfoui !

Dithyrambiques nos commentaires ? Un peu, on l’avoue.. mais on assume.

Après tout, quel site internet prend le temps d’écrire 40 lignes de ressenti et d’émotion par vin, et ce 2800 fois par an ? (oui, on vend 2800 références différentes par an)  Aucun... Alors vous comprendrez ma frustration ici, de ne pas pouvoir lâcher les chevaux, en vous parlant de ce Carcaghjolu comme d’une fusée, d’un paysage nouveau et coloré, d’un bouquet de fleurs liquides...

Mais restons sobre jusqu’au bout : ce vin est donc une expérience, la rencontre avec un cépage rare (il viendrait de Sardaigne parait-il) et un exercice de style avec l’amphore qui sculpte un peu sa matière.

Moi je dis, que quand on est passionné, ça se tente ! Mais je m’arrête là !