Côte-Rôtie Côte Blonde 2020
Domaine Rostaing

Mon style favori en grappe entière sur Côte-Rôtie après ceux de Corinne et Jean-Paul Jamet ! Chers Côte-Rôtie lovers, si vous lisez ces quelques lignes, c’est que comme nous, vous avez un faible pour l’empreinte stylistique du domaine Rostaing en Côte-Rôtie et que, comme nous, vous pensez que dans le temps, c’est ce style en grappe entière qui déclenche les plus grandes émotions. On pourrait étirer la réflexion à d’autres appellations, en pensant à Clape sur Cornas, à Gonon sur Saint-Joseph... D’autres légendes qui travaillent leurs syrahs de terroir de cette manière et dont on salue aujourd’hui la grandeur. Vous retrouverez donc les très jeunes et sublimes 2020 du domaine au côté d’une petite verticale de Landonne en provenance directe du domaine. Comme disait encore Mathieu hier au bureau : « C’est Noël avant l’heure ! » Un petit mot sur l’équilibre du millésime d’abord : 2020 fut précoce, mais pas trop solaire sur Côte-Rôtie, c’est mon millésime préféré depuis les 2016 en termes d’équilibre car les syrahs n’étaient pas trop riches. Vous retrouverez Ampodium, la cuvée qui ouvre la gamme des Côte-Rôtie du domaine, bercée d’un fruit souple et charnel où de petites notes cendrées et poivrées épousent une dimension florale contagieuse. Si on s’accorde avec Mathieu pour dire que c’est la cuvée qui se boit le plus facilement en jeunesse, ne négligez surtout pas cette cuvée de demi-garde, car en ce moment, les 2013 que nous servons à l’aveugle lors de soirées Live nous enchantent par leur caractère, leur univers sur le girofle, le menthol, l’olive et les notes fumées ! Nul doute que 2020 ira encore plus loin niveau complexité ! Derrière, ce sont les cuvées qui s’arrachent (c’est le mot) qui se déclinent : Viallière, située juste sous les Grandes Places qui prend plus de place et de dimension dans le verre : on ajoute un côté séveux et tendu à cette cuvée par rapport à Ampodium. C’est une superbe parcellaire de demi-garde. Côte Blonde, rarissime, est la plus recherchée de la cave car très limitée en production. On est bien sur un cadastre spécial ici, que peu de domaines affichent sur l’étiquette (Stéphane Ogier en fait un peu), c’est un vin intense mais classe comme on est habitué à en trouver dans les super parcellaires de la partie sud de Côte-Rôtie. Dans le verre, la griffe est superbe, avec le terroir en plus, on apprécie son grain si poudré, si fin et séveux ! Parker la note 97-99/100, rien que ça ! Côté persistance, elle laisse Viallière loin derrière dans le rétroviseur. Dans la Landonne, totalement mythique au domaine, le 2020 est parti pour 30 ans... Sur les schistes ici, la fraîcheur, la race et le pédigré du lieu forgent une bouteille d’anthologie mais qu’il faudra attendre patiemment comme le font les plus connaisseurs parmi les membres du club. Aujourd’hui, il faut boire des 2011, 2010 pour se régaler, ces grands vins qui tirent sur la cendre, la truffe, la poudre d’olive avec un brin de menthol et de bacon. Quelle magie ! Alors soyez patients si vous cliquez sur ces bouteilles, voyez les comme les Côte-Brune de Jamet : de vrais trésors à attendre sagement ! Et si vous n’avez pas cette patience, alors misez sur la verticale proposée aujourd’hui entre 2013 et 2005... De vraies bombes dont on ne comprend la dimension qu’une foie servie dans le verre ! Un dernier mot sur Côte Brune, la plus ténébreuse des cuvées du domaine, celle que tout le monde s’arrache chez Jamet. Ici, c’est bien le lieu-dit qui est pointé, un genre de Chambertin de la Côte-Rôtie qui associe puissance tellurique à la profondeur fumée des messages. On est dans la veine des plus grands Hermitage en termes de race et de présence sur ce vin !

D'immenses flacons qui jouent dans la cour de grands Hermitage s’ils sont servis à maturité ! Je vous le dis et signe en dessous, les vieux millésimes de Rostaing sont de véritables trésors qui déclenchent, à table, des ovations aussi intenses que lorsque l’on sert des grands crus de Bourgogne chez les meilleurs domaines. Perso, j’ai un faible pour les millésimes du début de la décennie 2010 qui, en ce moment, sont à tomber. Mais les vieux millésimes de 2005 et 2007 sont tout aussi renversants ! Quant aux 2020, il faut les saisir sans hésiter car en 2021, la production de Côte-Rôtie a été divisée par 3 !