Côte-Rôtie La Belle Hélène 2019
Domaine Stéphane Ogier

« 2022 est le plus grand millésime que j’ai fait depuis mes débuts. En blanc comme en rouge, je suis étonné du résultat obtenu, car il a fait chaud, sec, les vignes sont allées très loin chercher les composés minéraux » Voilà le pitch qui va donner le sourire aux membres qui, comme moi, vouent une admiration particulière à l’œuvre de Stéphane Ogier en Côte Rôtie. En juin dernier, je passais en coup de vent voir Stéphane, pour récupérer deux jéroboams de 2010 dédiés à une soirée endiablée, et en ai profité pour sonder l’opinion de Stéphane sur ses 2022. En blanc, ses Condrieu sont merveilleux, loins de toute lourdeur ou sensation pesante. Il cueille sur le fil, mais concentre ici un peu plus de messages que sur les évanescents 2021 (pourtant un de mes plus beaux coups de cœur du Marché D’Ampuis 2023). Vous retrouverez donc la fameuse Combe de Malleval, bercée de la fraîcheur des lieux et de l’aromatique de pêche de vigne et d’agrume des grands vins du domaine. On a hâte déjà de retrouver les rouges du domaine, toujours en élevage. Que penser derrière des 2021 ? Du bien, surtout pour la Côte Rôtie Mon Village qui, dans ce millésime, accueille tous les raisins des parcellaires de Stéphane : Lancement, Belle Hélène et tous ses lieux-dits ont terminé dans la cuvée, car les volumes n’étaient pas suffisants, dixit Stéphane, pour produire une vraie cuvée. Résultat: c’est comme si vous aviez un Gevrey village, dans lequel on a mis du Chambertin, du Latricières et des Chapelles... Un vrai petit boost pour cette Côte Rôtie qui affiche bien plus de minéralité qu’à l’accoutumée, et un fond aromatique superbe. L’ambiance est autour du poivre, de la cerise acidulée, de la violette, on a peu de bois en sensation et une gourmandise remarquable. Un peu comme les 2014 ou 2011 de l’époque, vous les boirez à tout instant sans tomber sur une trame de tanins durs. En montant un peu dans les tours, si vous avez l'âme d’un collectionneur de Côte Rôtie, ne manquez sous aucun prétexte les caisses panachées du domaine, qui sont du millésime 2019 : ici, 9 lieux-dits, dont certains totalement exceptionnels : Viallière, Fongeant, Leyat, Côte Bodin, Montlis, Montmain, Cognet, Champon, Bertholon. Les 2019, commentés par Jeb Dunnuck, ont reçu les notes les plus extraordinaires du Domaine depuis la création de ces caisses parcellaires en 2012. Millésime mur, salin, concentré, il a mis du temps à livrer sa profondeur, mais aujourd’hui, la magie opère. Je pourrais vous décrire chaque cuvée, mais je me prendrais encore un procès par l’équipe pour «non respect de la longueur des textes »... Côté prix, la caisse est premium, mais au prorata du nombre de flacons, ça reste tentant.. Impossible de finir ces quelques lignes sans souligner la prouesse de Belle Hélène, noté 100/100 sur ce millésime d’anthologie. Je ne ferais que citer les commentaires autour de la cuvée de Jeb Dunnuck : “La perfection à l’état pur... une Côte Rôtie puissante aux instances de cassis, de framboises sauvages, de viande fumée, de fer, de graphite et de chocolat. Le style du millésime nous rappelle le 2010 (ou un mélange de 2009 et 2010), il est corsé et concentré en bouche, avec des tanins en construction et un incroyable milieu de bouche. C'est une Côte-Rôtie mythique et brillante qui évoluera pendant trois décennies.” Une quille de collection quoi !

L’admiration que nous vouons à l’œuvre de Stéphane Ogier ne tient pas qu’aux fameuses parcellaires ou cuvées haut de gamme du domaine. Stéphane sait aussi nous régaler avec la Rosine ou les cuvées de Saint-Joseph du domaine, qui restent très accessibles et savoureuses. En vous penchant sur ces quelques lignes aujourd’hui, vous avez le choix entre de l’extraordinaire, que vous pouvez soit collectionner, soit offrir, et des vins très savoureux qui vous régaleront assez rapidement. En tous cas, si vous devez cocher une case parmi ces fameux parcellaires, c’est bien sur 2019 que je vous invite à le faire ! Le millésime est extraordinaire au Domaine, pas d’autres mots !