Côte-Rôtie La Landonne Œnothèque 2013
Domaine Rostaing

Mon style préféré en Côte-Rôtie avec celui de Jamet pour les syrahs en vendange entière ! Plus les années passent et plus je m’émerveille des vieux millésimes de chez Rostaing que j’ai pu déguster à de nombreuses reprises avec des amis sommeliers. Ce domaine iconique de Côte-Rôtie, dont les parcellaires s’arrachent aux US (le domaine exporte quasiment tout), signe de superbes vins en vendange entière qui, à l’évolution, ne sont pas sans rappeler celles de Jamet. J’ai en tête une Landonne 2010 servie par mon ami Gaëtan Bouvier lors des demi finales du Meilleur sommelier de France il y a 18 mois : un univers cendré, poivré, un peu mentholé aussi, avec de l’olive, de la truffe et du graphite qui animent le bouquet ; en bouche, un profil racé, long, sans trop d’épaisseur ni de richesse, juste ce qu’il faut pour rappeler qu’on est bien en Côte-Rôtie et pas ailleurs. Ce coup de foudre gustatif nous a encouragés à aller sourcer de vieux millésimes au domaine, et c’est à Mathieu que nous devons aujourd’hui la magnifique verticale. Vous y retrouverez d’abord des vins parfaitement conservés, qui sont les garants d’un fruit intact, de niveaux parfaits, et d’une richesse aromatique accrue. Le focus est mis ici sur la « Landonne » de 2013 à 2005 ! Un flight qui fera planer les fondus de grandes syrahs ! Plongez vous dans le j’achète pour saisir toutes les nuances des millésimes !

Commençons ces quelques lignes par 2013, ce millésime si tardif, si challengeant pour la viticulture dans l’hexagone ! Chez Rostaing, la simple cuvée Ampodium, que nous servons régulièrement avec Mathieu dans des soirées et Masterclasses, en dit long sur les choix qui ont été fait à l’époque. C’est mûr, poudré et posé, sur des instances de fusain, de menthol, d’olive, avec un relief de girofle et une poudre de baies noires. Quand on attaque la Landonne, on gagne en épaules, en sève aussi et en persistance, le vin affiche une forme éblouissante comme si l’année n’avait finalement, jamais eu d’impact sur elle. En termes de maturité, on commence à arriver dans la zone où ce terroir donne le meilleur de lui-même. Dans le 2012, qui pour la plupart des Côte-Rôtie, commence à s’ouvrir, La Landonne affiche là encore, une jeunesse incroyable. Le millésime est plus juteux que les 2013 et affiche aux cotés de notes de poivre sauvage, des notes de cerise noire. La matière se pose tranquillement, on sent arriver la cavalerie après quelques tours de verre ou 30 mn de carafe ! 2010 est tout simplement « parfait », ce grand millésime est épanoui et libère son potentiel avec panache. Le contraste maturité-fraîcheur était tellement beau sur cette vendange qu’on le retrouve aujourd’hui dans une fusion sensorielle qui envoûte. 2007 et 2005 sont des raretés que peu de personnes pourront vous proposer. Le premier bascule sur l’automnal avec un peu de truffe qui épouse des notes d’encens, d’olive, de graphite. La trame s’est fondue et appelle un grand plat d’hiver autour d’une viande de goût. J’imagine le délicieux pigeon fumé au foin puis rôti du chef Matan Zaken du restaurant « Nhome » (adresse à découvrir rapidement si ce n’est pas déjà fait !). Un petit mot sur le 2005 enfin qui, à l’instar des 2005 de Jamet, affiche une jeunesse insolente. Plus de matière ici, un grain plus serré et un fruit qui paraît éternel. C’est 2005, chaud, construit, intense… Il conjugue la beauté de l’évolution à un fruit qui étonne de jeunesse. Ce millésime n’est pas prêt de s’éteindre pour cette Landonne !