Côtes Catalanes 100 phrases pour éventails 2024
Domaine du Clos des Fées

« Malgré les caprices de la météo, et les sujets hydriques qui se répètent dans le Roussillon, Jean-Yves Bizot et Hervé Bizeul enfoncent le clou autour de cette cuvée devenue presque iconique ! 2024 prolonge par ses sensations florales envoûtantes, toute la magie ! »

Chers membres passionnés,

Voici la 4ème année que je commente 100 phrases pour un éventail: ce pinot noir hallucinant co-signé Jean-Yves Bizot et Hervé Bizeul dans le Roussillon. Si vous avez raté cette histoire, je vous invite à faire un peu de spéléologie sur le site et à découvrir ce qui fut “un choc” ou la plus grande claque gustative de 2021... Un vin qui a fait voler en éclats 20 ans de certitude sur ce que sont les grands terroirs et leur fameuse équation : sol/climat/homme. Un vin qui, pour moi et pour beaucoup de pro et de journalistes, boxe dans la catégorie des plus grands vins de Vosne-Romanée !

Revenons un peu sur les petits détails qui ont forgé cette cuvée : tout est parti d’un Clos de Tart 2005, qui fut pour Hervé Bizeul un de ses plus grands frissons gustatifs. Ce flacon l’amena à rencontrer Sylvain Pitiot, puis à échanger avec lui sur ces fameuses « massales » qui forgent en partie ce qu’est le Clos de Tart. Quelques années plus tard, Hervé plantait avec audace quelques pinots, sur un coteau exposé nord de la Vallée de l’Agly. Et puis il y a eu ce nouveau choc : un Vosne-Romanée de Jean-Yves Bizot, une icône de l’appellation dont les vins juste transperçants et vibrants ont foudroyé Hervé sur place, comme tous ceux qui ont eu la chance d’y goûter. Il décida, après avoir échangé avec lui par mail, d’aller à sa rencontre pour comprendre les secrets de vinification d’un tel vin. Il découvrit une cave minuscule, équipée de vieilles cuves bois, de 3 barriques et 2 chaises. La cuve, où l’on met les pinots mûrs en grappes entières, les deux chaises pour s'asseoir et ne surtout pas intervenir, les fûts pour affiner l’ensemble. Pas d’intrant, pas de soufre (sauf une larme à la mise), rien de plus... C’est ça le secret. Ne rien faire et accepter de ne surtout pas intervenir.

Un an plus tard, Jean-Yves accepte de venir à Vingrau pour découvrir le “projet pinot” d’Hervé. Il accepta de vinifier des pinots d’une vigne de 4 ans. Ensemble, ils achetèrent une cuve bois (de chez Rousseau), 3 barriques et deux chaises… et signèrent, en duo, ce pinot complètement indescriptible. Pour Jean-Yves, un grand vin se fait seul, c’est lui qui dicte s'il y a un grand lieu ou non… allez comprendre. Le 2020 se livra avec panache et plaça la barre haute par son bouquet enivrant de pivoine, de gelée de cassis, de notes racinaires. 2021 n’a pas été produit, car l’été fut assez compliqué pour les pinots. 2022, prodigieux par sa floralité, a confirmé le niveau éblouissant de 100 phrases pour éventails. Le 2023, très concentré avec des baies de 80-100 gr, avait poussé le curseur du fruit un peu plus loin ! Voici 2024, délicieux d’équilibre naturel, qui fait la synthèse entre 2022 et 2020 à mon sens ! Une bouteille magique, que les pros, et passionnés de pinots ont pu déguster au Bristol à la fin du printemps ! Plongez dans le j’achète pour découvrir ce flacon d’anthologie !

Je vais tâcher d’être rapide dans ce j’achète pour vous décrire, selon mes ressentis, cette immense bouteille car l’année dernière, notre allocation s’est évaporée en seulement 40 minutes…

L’année 2024 fut une année pluvieuse en France, mais pas partout… Loin d’être aussi sèche que 2023, ce millésime a enfanté des pinots plus floraux, et plus sapides que dans le millésime précédent. Hervé et Jean Yves commentaient ce millésime en nous disant : « pas de grains secs, pas de raisins trop mûrs sur ce millésime… C’était remarquable ! ». Ils ont donc pu vinifier 100 phrases, dans un équilibre saisissant : 11,9% d’alcool, et une fermentation qui s’est faite quasiment sans soufre. Hervé précisait que le 2024 à 7 mg de S02 total… c’est-à-dire RIEN DU TOUT. Dans le verre, ce vin livre sans retenu toute cette partition aromatique et embaume le verre par ses instances de bois de Santal, de sauge, de cassis doux, avec une pointe d’encens et de girofle… avec en filigrane du noyau, et un souffle de menthol. Une partition qui, en bouche, s’étire sans la moindre sucrosité tout en affichant un fruité succulent, intense et presque interminable en persistance !

Bref, j’ai encore une fois été saisi par ce flacon, qui vaut largement en termes de complexité et d’émotion, ce que proposent des grands crus de Bourgogne… Alors à la question que beaucoup de membres m’ont posé depuis la sortie de ce grand vin : “Est-ce que ça vaut le coût?” la réponse est : « Goûtez- y, et vous verrez ! » Nombre de passionnés, collectionneurs, journalistes qui connaissent tous ces vins par cœur témoigneront… C’est juste impensable, mais bien réel !