Côtes Catalanes Clos des Escounils 2023
Domaine Danjou-Banessy

« Les grands vins naissent souvent de contraintes. Mais les très grands naissent de convictions. Celles des frères Danjou-Banessy sont nettes, et même dans les millésimes d’extrême sécheresse, ils sculptent des vins d’une bouleversante finesse ! » Chers membres passionnés, si vous cherchez des vins qui vibrent avec leur lieu, vous êtes au bon endroit. Les frères Danjou-Banessy, depuis leur bastion d’Espira-de-l’Agly, continuent à m’impressionner en bâtissant dans cette région un des projets viticoles les plus cohérents – et les plus inspirants – du sud de la France. En 2023, millésime proposé sur la majorité des parcellaires aujourd’hui, le Roussillon a souffert. Millésime extrêmement sec, stress hydrique omniprésent… Et pourtant, chez eux, pas de vins souffreteux ni de blocages. Pourquoi ? Parce que tout avait été pensé en amont. J’ai des souvenirs de visites au domaine, où les frères ont intégré l’agroforesterie, des haies et des arbres plantés au cœur des vignes pour limiter l’impact du vent. Une vision d’agriculteur avant d’être celle d’un vigneron. Et en 2023, cette approche a sauvé les équilibres, protégé les sols, et permis à la vigne de continuer à murmurer dans la chaleur.
Dans cette proposition, vous retrouverez cette série de superbes cuvées qu’on aime tant chez Chais d’œuvre : des blancs précis, d’inspiration bourguignonne, qui conjuguent salinité, fraîcheur et texture fine. Comme La Truffière, toujours aussi racée, un vin que j’ai du mal à garder en cave tant je me régale à chaque ouverture. Mais c’est aussi Supernova, ce muscat sec, aérien, hautement addictif… Vous retrouverez aussi Les Myrs, et leur fameux laboratoire de grenaches du Clos des Escounils… Bref, les frères Danjou sont de retour, et c’est pour notre plus grand plaisir. Lisez vite le J’achète pour saisir les nuances des cuvées !

Bon, vous l’avez compris à la lecture du J’aime, c’est une année 2023 qui a enfanté des vins séveux, mais qui se parent d’une finesse remarquable au domaine. Si vous cliquez, pensez à leur donner 4 à 5 mois de bouteille et 20 bonnes minutes de carafe avant d’entamer la conversation ! Commençons par Supernova, muscat cueilli très tôt au domaine, que les frangins Danjou emmènent sur un registre parfois exotique, avec de l’agrume, de la passion… Vin super frais, digeste, c’est un parfum liquide ! J’adore boire ce vin, assez léger en structure, pendant les apéros de printemps ! La Truffière blanc, derrière, est ce grand blanc qui emprunte un peu des codes bourguignons pour séduire. Fine réduction grillée, pop-corn, s’adossent à un vin aussi salin que texturé. Si vous n’avez pas encore coché cette case dans le sud, foncez, c’est une de mes madeleines de Proust à base de carignan gris !
Son frère en rouge, La Truffière rouge, offre toujours ce style qui "pinote". On a toujours du mal, à l’aveugle, à penser au Roussillon ! Ne l’ouvrez pas avant octobre-novembre : c’est là que la magie sensorielle arrive. Il navigue entre la framboise sauvage, la myrte, les fleurs… Estaca revient de l’œnothèque, dans ce beau millésime 2015. Dix ans ont patiné ce flacon qui est à mi-chemin entre un pinot et une grenache de Châteauneuf ! Ses deux ans en barrique, associés à un peu de bouteille, donnent aux vieilles vignes de grenache (120 ans) une trame qui s’épure et qui file en bouche au gré d’un relief très salivant. On est loin des grenaches chargées de sucrosité, tout est délicat et parfumé. Dans Les Myrs, le carignan se livre avec une tendresse inouïe : c’est le plus épanoui du moment dans la gamme. Son fruit reste percutant, salivant, mais le côté très infusé du style maison rend la partition gourmande, limite dangereuse ! Le Clos des Escounils blanc, enfin, raconte l’histoire d’un lieu : imaginez les bois et les forêts qui encerclent ce clos au cœur de la vallée de l’Agly. Un lieu unique au monde, sauvage, loin de tout. Depuis plus de cent ans, ce bijou abrite de vieux grenaches blancs, gris et noirs, qui font naître de minuscules raisins, très concentrés. Pressurés ensemble et fermentés en levures indigènes dans des fûts de grand style, ces raisins génèrent un blanc à la personnalité troublante et au relief unique. Il conjugue la vivacité citronnée des grenaches gris à la fine réduction grillée qui évoque la graine de sésame. En bouche, l’alchimie est unique pour un blanc du Sud : l’alcool à peine prononcé et la fraîcheur tellement présente qu’on finit par perdre tous ses repères… Panaché de fruits blancs, de fleurs, de noyau… On s’y perdrait des heures, ne serait-ce que pour comprendre ce que l’on boit. Un vin qui touche !