Ermitage L'Ermite 2011
Maison M. Chapoutier

« À boire au moins une fois dans sa vie... un vin totalement unique ! » L’Ermite, la cuvée ultime des parcellaires de Michel Chapoutier, est assurément un des vins les plus émouvants que j’ai bu cette année, surtout dans cette vendange 2011 qui se livre avec panache et délicatesse aujourd’hui ! C’est au Pavillon Ledoyen que le domaine a organisé il y a quelques jours, une des plus belles dégustations de l’année, avec toutes ces parcellaires en blanc comme en rouge. Mathieu, Linda et moi avons balayé à nouveau l’offre du domaine, avec de gros coups de cœur en blanc (Méal 2014, De l’Orée 2014) qui jouent sur des contrastes entre millésime frais, et structure. Un cocktail magique sur l’hermitage en blanc ! En rouge, nous avons totalement été renversés par cet Ermite 2011. Rappelons que c’est au sommet de la colline, en pleine roche mère, que naît ce flacon de légende, tout près de La Chapelle. Ce sont de très vieilles vignes (80 à 120 ans) dont la plupart des pieds sont sans porte greffes car nés de marcottage, une technique qui permet de replanter en haute densité à partir de plants existants. Côté sous-sol, l’Ermite est à part sur la colline, le domaine évoque les granites dits de « Tournon », avec une partie sableuse qui recouvre des macro-cristaux d’orthose et feldspath potassique, un granite dit “ alcalin”. Côté vendange, c’est tardif car venté, Michel aime souligner qu’il recherche une maturité phénolique optimale pour ce vin de légende, capable de se minéraliser et de traverser 4 décennies sans forcer ! Dans le verre, L’Ermite 2011 est totalement transcendant : une couleur qui se poudre, rubis profond aux reflets légèrement évolués, un nez fumé, sur le graphite, la suie de cheminée, l’olive noire, le menthol, des touches de truffe noire également... Un bouquet magique. En bouche, je ne sais pas si le fait que je sache que les vignes soient non greffées change ma perception, mais c’est un immense vin de puissance aromatique, sans puissance structurelle. Tout est fondu, l’harmonie est totale, les tanins sont poudrés, le cœur de bouche est animé de ces sensations salivantes et minérales... La persistance est interminable ! En y goûtant, j’ai pensé à des finales de bouche de vieux pinots de Vosne mais avec cette teinte sur l’olive et la truffe en prime... Quelle bouteille de dingue !

Honnêtement, il y a peu de vins qui me font franchir la barre des 500€ pour ma cave perso car je sais combien vaut une bouteille de vin à produire... Mais là, on parle d’un mythe, de vignes non greffées de 120 ans, d’un terroir unique... Et on parle surtout d’un 2011, année de naissance de mon fils Hugo qui mérite de goûter ça une fois dans sa vie... Alors si vous pouvez vous offrir ce trésor à parfaite maturité, foncez, je vous garanti que vous ne serez pas déçu du voyage, ce flacon est exceptionnel, dans tous les sens du terme ! Évidemment, on parle d’œnothèques qui viennent du domaine directement, et donc parfaitement conservées !