Gevrey-Chambertin 2020
Méo-Camuzet Frère & Sœurs

Des 2020 aussi grands que les 2019 chez Méo ? Le match est serré et la réponse dans le verre !
Chers Burgundy lovers, si vous lisez ces quelques lignes, c’est que vous faites partie de notre tribu de fondus de pinot noir ou qu’au moins une fois dans un verre lors d’une de nos masterclasses ou soirée Membres à l’Atelier, vous avez eu à faire aux vins délicieux de Jean-Nicolas Méo-Camuzet... C’est pour toute l’équipe, un immense honneur de partager avec vous notre ressenti sur ce grand millésime 2020, année précoce en Bourgogne mais pas si solaire qu’on pourrait le penser. Sur toute la Côte d’or, j’ai eu le plaisir de comparer une bonne centaine de domaines sur ce millésime et suis témoin qu’il y a dans le cœur de cette vendange, une énergie et un éclat de fruit que son prédécesseur (pourtant exceptionnel) n’avait pas. Chez Méo, les rouges sont portés par cet éclat très singulier et des sensations salivantes supérieures aux très suaves 2019. Ils sont aussi moins soutenus par le bois, au profit d’une lecture plus nette de chaque terroir. C’est assurément un grand millésime mais qui, par son contraste de maturité et d’acidité, jouera la carte du temps long ! Un petit mot sur le seul blanc du domaine que nous vous proposons : le Clos Saint-Philibert, blanc enthousiasmant des hauteurs de Vosne, en pleine roche mère. Vous retrouverez ce très joli blanc dans un rythme plus vif que son ainé 2019, mais dans un profil plus digeste aussi. Sa petite réduction vous emmènera sur des codes aromatiques de Côte de Beaune, tout en vous offrant un très beau support de sapidité. Derrière, le trio Gevrey, Morey, Vosne, s’adresse aux impatients. Du fruit, glorieux dans chaque partition (encore plus cette année que sur 2019), avec le noyau de burlat en tête pour le Gevrey, une trame plus sérieuse et tellurique dans le Morey. Le Vosne est, comme d’habitude, au-dessus de la mêlée, il domine le débat par son charisme et son allonge. C’est chaque année, un des 3 meilleurs villages à mon sens de l’appellation avec ceux d’Anne Gros et de Marion Nauleau (Mugneret-Gibourg). Côté Premiers Crus, il faudra bien 5-7 ans (minimum) au très beau 1er Cru Chaumes (très argileux et précoce, vigne située sous le grand cru La Tâche). Jean-Nicolas me disait des 2019 que cette vigne mérite de la vigilance car les degrés montent vite. Perso, j’ai toujours adoré cette parcelle chez eux. On y trouve déjà la promesse des beaux Premiers Crus de Vosne avec une profondeur des messages sublime. Dans le Boudots, on gagne un peu en tonus, en fibre, le vin est plus persistant que dans le Chaumes à mon sens, c’est un Nuits 1er cru qui a de l’éclat et une stature de certains crus de coteau de Vosne. A l’aveugle, pas facile de dire que c’est un Nuits d’ailleurs. En attaquant le coteau, vous passerez forcément un moment indélébile au contact des Brûlées. J’écris ces lignes en me remémorant une verticale de cette parcelle faite avec l’équipe du domaine, au milieu de la parcelle... Juste au-dessus, le Richebourg et le légendaire Cros Parantoux. Les Brûlées est une vieille vigne et peut-être un des matériel végétal les plus nobles du domaine. Elle fait naître un vin de puissance et d’allonge digne d’un grand cru ! Une quille de folie à ouvrir autour de 12 ans pour en comprendre tout l’intérêt ! En Grand cru, le Clos Vougeot du domaine est toujours grand, il naît essentiellement dans la partie haute du clos (3 parcelles au domaine, une dans les Maupertuis, une près du château, et un gros bloc un peu en dessous du château). Comme toujours, le vin affiche une puissance tellurique plus marquée mais il est accompagné d’une finale fabuleuse qui enrobe la matière et tempère son caractère. Perso, j’adore ce Clos Vougeot, c’est d’ailleurs pour ça qu’en 2019, nous avions fait une « barrique » de Clos, édition limitée pour le club, où j’avais sélectionné avec Jean-Nicolas l’assemblage. Revenons aux autres grands crus : le Corton Rognet est comme sur 2019, une véritable démonstration de classe sur Corton. Sa texture envoûte autant que les grands vins de Côte de Nuits mais ses messages de fruit sont un peu plus éclaircis. J’ai bu un 2012 récemment qui chantait autant que certains Grands Crus de Vosne ! Dernier mot sur le grand timide en jeunesse de la série : l’Échezeaux, plus ferrugineux et profond qui prend toujours un peu plus de temps à s’ouvrir : c’est une bouteille fantastique sur 2020, plus épicée et plus sanguine aussi. Mais quelle allonge et quel éclat. Si il n’a pas la concentration en fin de bouche des Brûlées, il a la même étoffe ! Aucun risque de vous planter avec une telle merveille !

Cliquez vite et lisez ensuite... L’année est superbe chez Méo, les vins plus fins et mieux maîtrisés côté élevage que dans certaines années, l’homogénéité est encore admirable sur ce beau millésime. On ira déguster les 2021, histoire de mettre des mots sur cette année challengeante en tous points ! Si vous hésitez encore, voici ce que disent les journalistes de la RVF qui saluent comme nous un retour au plus haut niveau du domaine : « 2020 retrouve le niveau d’équilibre et de justesse qui a fait la légende de ce domaine »... Nous, on pense que c’était déjà le cas en 2019, mais...