Gevrey-Chambertin Clos Tamisot Monopole 2018
Domaine Pierre Damoy

« Une adresse qui a explosé en quelques années, où je n’imaginais pas trouver de tels flacons ! » Chers meilleurs membres, chers Burgundy lovers, si votre cœur vibre au contact de grands flacons de Gevrey, alors vous connaissez sûrement le domaine Pierre Damoy et son légendaire Chambertin Clos de Beze. Jeune sommelier, je m’étais rendu au domaine en 2003, afin d’y découvrir la partition, le style, avec parfois des vins fermes et assez extraits, mais aussi, avec de vraies pépites comme le Clos Tamisot. J’en ai servi pas mal chez Taillevent, mais n’avais pas eu la chance, depuis, d’y regoûter. C’est Fabien Duperray, ex-sommelier, brillant interprète du Beaujolais et de Pouilly Fuissé au domaine Jules Desjourneys qui m’a fait regoûter à ce domaine il y a 18 mois. Et franchement, c’était une belle initiative. Pour la petite anecdote, Fabien est l’homme qui a fait connaître Arnaud Ente et accompagné Christophe Perrot-Minot dans sa montée en gamme ; il distribue aussi Coche Dury et quelques autres trésors comme Eric Morgat. Autant vous dire qu’il sait de quoi il parle. Pour revenir à ces 2017 et 2018 proposés aujourd’hui, il faut se préparer psychologiquement... C’est très haut de gamme, mais c’est très bon... comme l’atteste déjà le simple Bourgogne rouge qui joue un peu dans la cour de ceux de Groffier ou Perrot-Minot, par sa trame, sa densité. 2017 parle déjà bien, millésime décontracté, avec ce fruité noyau très Gevrey, qui fait plus penser à un village qu’à un Bourgogne. En parlant des villages, là encore, les 2017 sont très expressifs, plus concentrés que la moyenne des vins sur le village. J’ai bien aimé ce jus complet qui, de l’attaque à la finale de bouche, propose une impressionnante complexité et une superbe allonge. Le Clos Tamisot est peut-être la bouteille la plus emblématique du domaine, un genre de super Gevrey qui vieillit avec panache. Le jour de la dégustation, Fabien a sorti un Tamisot 2002, qui m’a totalement renversé de bonheur. «Pourtant, ce n’est pas le vin d’aujourd’hui ! », précisait Fabien avec un sourire en coin. Alors je vous invite à voir ce 2018 comme un « super Premier Cru » qui, en plaisir ou en catégorie, boxe dans la catégorie Clos Saint Jacques où équivalent ! Quant au Clos de Bèze, le domaine en possède 5 ha... et ne choisit, pour sa cuvée, que la crème de leur terroir et matériel végétal. C’est un vin hors catégorie, aussi décoiffant en sensations qu’en prix. Voyez-y une énorme bombe à retardement et un actif qui sera très recherché à l’aube de sa phase de maturité !

Bon, ce n’est pas un hasard si le domaine est très haut de gamme aujourd’hui, les choix drastiques de qualité qui sont faits ne laissent plus beaucoup de place à l’à-peu-près. On vous disait un peu la même chose en vous présentant les premiers vins de Perrot-Minot en 2017, et ceux qui suivent le domaine savent évidemment ce qui s’est passé derrière. Côté volumes, c’est du goutte à goutte sur le marché français, le domaine a une belle côte et la demande est très importante. Vous en proposer une poignée est un plaisir, et une invitation à redécouvrir les vins du domaine si ce n’est pas déjà fait.