Gevrey-Chambertin 2022
Domaine René Bouvier

Chers membres passionnés,
Voici certainement une des ventes flash les plus attendues de l’année par les vrais Burgundy lovers du Club.
Quand je dis vrais Burgundy lovers, je parle avant tout de celles et ceux qui, dans une bouteille de vin de la région, cherchent systématiquement le meilleur combo rapport prix-émotion-plaisir…
Pas de ceux qui recherchent juste les étiquettes « IN » d’Instagram ou de domaines inaccessibles.
Je parle aussi de celles et ceux qui aiment, un peu comme moi, les pinots parfumés, expansifs, qui mêlent fleurs séchées, écorces d’agrumes, épices…
Hier soir encore, je buvais un Gevrey 2021 village du domaine (une petite merveille), qui par sa robe rubis légère n’annonçait pas grand-chose… Alors que dans le verre, en fait, c’était un festival de parfums : j’ai adoré !!
Alors forcément, écrire aujourd’hui ces quelques lignes autour de l’œuvre de Bernard Bouvier est un immense plaisir !
Avant d’entrer dans le détail des cuvées que vous retrouverez dans le j’achète, je vous glisse quelques mots sur ce vigneron sensible et très attachant de Marsannay :
Vigneron discret, qui partage avec ses amis Vincent Dureuil ou Bertrand Chevillon le goût des belles choses.
Bernard Bouvier n’est pas celui que vous verrez fanfaronner sur les réseaux sociaux.
Sa carte de visite, ce sont ses vins, tout en fleurs, en épices, dont j’adore le relief et la sensualité.
Depuis le milieu des années 2000, il a fait passer le domaine en bio (bien avant les autres sur l’appellation) et s’est épris de passion pour les vins nés de vendange entière.
Un virage stylistique qui, dès 2010, a permis de rendre les cuvées florales, de les aérer et de les complexifier, tout en leur apportant une fraîcheur mentholée.
Vous trouverez dans de vieux j’aime / j’achète des phrases dithyrambiques sur les Gevrey Racines du Temps ou sur le fameux Crais de Chêne, mais ne vous attendez pas à moins d’emphase sur les 2022, juste sublimes, qui vous attendent dans le j’achète !

Bon, pour comprendre un peu le style assez évanescent et floral des pinots de Bernard Bouvier, je vous invite à goûter les Marsannay rouges, qui font partie des socles solides de l’appellation. En général, Bernard les approche avec 50 % de grappe entière, pour leur donner un peu de corps et d’allonge.
Vous attaquerez avec Les Ouzelois, terroir que nous aimons bien chez Chais d’œuvre sur Marsannay, car plus complexe qu’un simple village.
C’est une parcelle d’un hectare, située en sortie de combe, qui profite d’éboulis calcaires pour se draper d’une trame fine, assez minérale, que les fondus de Chambolle ont marquée dans leurs petits papiers.
Le 2022 est doté d’une chair déjà accomplie, une ambiance framboise-pivoine-santal qui donne le sourire.

Les Clos du Roy VV et Longeroies sont des premiers crus en devenir (on attend le classement avec impatience).
Ici, on étire les bouches, on gonfle le volume, mais on garde toujours ce curseur floral-épicé, fidèle au style du domaine.

Autre trésor abordable de la gamme : le Fixin Crais de Chêne !
Un must. Une parcelle qui, là encore, se gorge de la fraîcheur et de l’énergie d’éboulis calcaires pour briller.
J’adore ce vin pour son tempérament, que deux ans de cave permettent d’apaiser un peu.
Les tanins sont très fins là encore, et la minéralité appuyée.
À 3 ans, ça commence à chanter, mais c’est à 6–7 ans que ça devient dingue !
En ce moment, les 2017 sont à se damner !

Vous passerez aux choses super sérieuses en vous penchant sur le Gevrey Racines du Temps, cuvée signature de Bernard qui réunit ici des vignes quasi centenaires (90–100 ans).
Chaque année, c’est le must absolu de la cave, un vin qui met tout le monde d’accord : les pros, les copains vignerons (Vincent Dureuil adore, par exemple), les journalistes, les consommateurs à la fin.
Il naît des Créots et des Pinces Vins, deux terroirs de Gevrey qui se complètent et qui offrent, dans cette cuvée, un millefeuille aromatique super complexe : pivoine, rose séchée, violette, notes de bruyère, d’épices orientales, d’écorce d’agrumes et de noyau.
C’est un Gevrey village avec une petite cape dans le dos qui, dans de nombreuses soirées Chais d’œuvre, a fait du mal à certains Premiers Crus servis en parallèle !
Un immanquable, quoi, même sur 2021 qui est très très solide au domaine !

Le Vosne village, qui m’avait tant ébloui en 2019, est encore là et au niveau. Il se distingue par sa teinte aromatique plus sombre.
On sent les argiles de la partie sud du village, qui embarquent dans un univers plus spirituel. Mon conseil : attendre ce village 3–4 ans en cave et le servir en automne sur une viande blanche avec un jus truffé.

Vous retrouverez aussi Les Fuées, Premier Cru de légende de Chambolle, que Bernard signe en toute petite quantité.
Là, c’est un vin de garde, ce qui est assez normal : on est voisin des Bonnes Mares.
Il faut attendre 5–7 ans pour que la proportion de bois neuf et la vendange entière se fondent dans l’univers.
Mais une fois que c’est fait, je vous promets que ça déménage.
J’adore le trait, la bouche suave en finale de cette cuvée.

Enfin, il y a une poignée de Charmes, pas encore d’Échezeaux, qui ne seront en bouteille qu’en cette fin d’été 2023.
Le Charmes est, comme chaque année, le vin le plus expansif dans l’aromatique, le plus long, mais pas le plus costaud. Ici, c’est l’esprit, pas les muscles.
Un vin délicieux à attendre religieusement une dizaine d’années, en se disant : “vivement qu’on soit plus vieux”.
Je me disais ça avec les 2017, et j’en ouvre une de temps en temps...
À chaque ouverture, je me dis que j’ai bien fait !