Gewurztraminer Cuvée Christine Vendanges Tardives 2022
Domaines Schlumberger

“Une gamme assez bluffante, qui a scotché tout le monde… En plaisantant, Florian a dit que c’était l’Alsace haute couture… au prix d’un prêt-à-porter ! Mention spéciale pour le Kitterlé et le Kessler 2019, poussés par un immense millésime !”

Chers membres passionnés,

Quel bonheur après deux ans d’absence dans le calendrier de Chais d’œuvre, de rapporter le projecteur sur une maison phare de Guebwiller : Schlumberger ! Très souvent depuis 2012, j’ai servi de vieux millésimes de Kitterlé dans des masterclass (1999, 2001, 2007, 2010) et mis certains Kessler dans vos coffrets pour souligner la cohérence et le plaisir que propose la gamme !
Récemment, nous avons reprovoqué une dégustation avec toute l’équipe, et on a pris une claque. Une vraie.
Déjà, parce que la profondeur aromatique des 2019, qui brille de mille feux. Ensuite, parce que le domaine confirme ce que je murmure depuis quinze ans : on trouve ici parmi les plus beaux rapports prix-émotion de la région !

Commençons par le Saering 2021 – Riesling Grand Cru : 2021, souvent caricaturé comme un millésime difficile où creux, trouve ici son contre-exemple parfait. On a adoré ce vin salin, presque iodé, tendu comme un trait de plume avec ses zestes d’agrume râpés et sa peau de pamplemousse. Un vin qui claque, qui fait saliver, qui remet les idées en place. (Hein Florian ?)

Dans le Kessler 2019, on ajoute trois dimensions supplémentaires à l’œuvre du domaine. Vin plus large, plus intense, plus profond, il est adossé au millésime 2019 pour pousser les curseurs. L’extrait sec est corsé, le minéral à fleur, le jeu entre l’amplitude, la fraîcheur salivante et la fine amertume ne laissent aucun doute !

Comme toujours, le Kitterlé est mon coup de cœur absolu. J’ai toujours adoré le relief des vins qui naissent sur ce socle volcano-gréseux, qui donne cette trame fumée, longiligne, aérienne, avec une énergie solaire mais jamais lourde. Le 2019 est un des plus beaux dégustés au domaine, avec le 2017 ou 2010 ! Un vin qui tutoie la grâce, et qui devrait à mon sens, être beaucoup plus recherché que ce qu’il n’est aujourd’hui !

Côté pinot gris, la maison se défend bien sur 2019 avec le Schimberg ! C’est le Pinot Gris qu’on devrait servir à l’aveugle, à tous ceux qui pensent que ce cépage est saturant. Ici, non. Des notes de poivre blanc, prunelle, une texture qui rappelle de grands chardonnay dans l’esprit. Goûtez-y sur une terrines, ou une belle volaille… voire les pâtés en croûte de Noël.

Cette dégustation fut aussi l'occasion de découvrir le rarissime Clos Saint Léger 2017. Un parcellaire d'esthètes ! Là, on a complètement changé d’univers. Pour la petite anecdote, le Clos Saint Léger est un lieu-dit dans le grand cru… le cœur du cœur, le saint des saints pour la famille ! On pousse ici le travail aux vignes et en cave au niveau d’orfèvrerie, pour délivrer un vin très impressionnant en dégustation. J’avoue avoir été hypnotisé par la texture (concentrée, ample, très persistante au-delà de 15 caudalies) avec des essences de kumquat, de truffe, d’agrumes confits, et cette pointe un peu fumée du Kitterlé. Bref, un vin d’esthète, valorisé comme un Clos Sainte Hune certes, mais qui ne laissera aucun amateur de grand Riesling indifférent ! Avis à ceux qui ont tout bu et qui aiment se perdre dans les détails et les nuances !

Enfin mention très spéciale aussi pour le Gewurztraminer VT “Cuvée Christine” 2022. Là, on replonge dans l’esprit des plus belles VT proposées chez Chais d’Œuvre (souvenez-vous de la cuvée Éric VT 2014…). Ici, c’est un vin-parfum, sur la poire, la mangue, la bergamote, qui se livre sur un profil pur, cristallin, jamais too much. L’acidité tient l’ensemble comme une armature invisible. Si vous venez le 5 décembre au LAB, on vous fera goûter, c’est ÉNORME !

Enfin, si vous lisez encore ces quelques lignes et que vous aimez benchmarker les pinots noirs, alors goutez au Stein 2023 une très belle surprise !
Encore un soupçon de fumée lié aux barriques Chassin, mais quelle finesse de tanins… Quelle suavité ! L’un des pinots noirs les plus élégants dégustés cette année en Alsace sur ce millésime, sans jeux d’amertume, avec un fruit gourmand, autour de la cerise sombre.

Bref, une gamme cohérente, vous l’aurez compris, et des prix qui eux, renforcent ce sentiment qu’on achète grand, pour pas grand-chose ! Perso, je mets 6 Kitterlé et 6 VT en cave, car je sais déjà qu’ils dynamiteront mes dîners entre amis !

J’achète avant tout parce qu’il faut avoir ouvert de vieux Kitterlé pour comprendre ce que veut dire “magie du terroir”. J’ai encore des 1999 qui truffent, qui caramélisent l’agrume, qui vous emmènent ailleurs.
J’achète aussi parce que le Kessler et le Saering, à ces prix, sont presque des vins criminels… On en a pas besoin fondamentalement, mais on se dit qu’à ce prix, on ne peut pas les rater. Avis à ceux qui cherchent des vins de cette catégorie de prix, et qui veulent des vins bien construits!
Enfin parce que Kitterlé 2019, c’est le genre de bouteille qui vous rappelle pourquoi on aime ce métier.

Alors avec quoi les boire ?

• Saering : ceviches, poissons crus, sashimi, huîtres.
• Kessler : poissons marinés, tartares, sashimi « deluxe ».
• Kitterlé : turbot, bar, volaille rôtie, blanquette de veau de compétition…
• Pinot Gris : terrine de gibier, volaille de Noël, pâté en croûte.
• VT Christine : foie gras poêlé, desserts fruités ( poire, mangue…)
• Pinot Noir Stein : volaille rôties, cochon braisé, jus corsés un peu truffé.