Hermitage blanc La Pierrelle 2023
Château Saint Cosme

Chers membres passionnés,

Il y a des matins où l’on se réveille avec la sensation d’avoir traversé un rêve trop court, trop intense, trop beau. Moins de 18 h après notre grande Paulée au George V, je lutte au bureau pour rester concentré et ne pas m’endormir sur mon clavier. Mais voilà : depuis l’aube, les messages affluent : des messages de membres par dizaines, des photos de tables complètes de flacons d’exception… des mots d’amitié, de gratitude, et surtout les retours des domaines présents — Bizeul, Chartogne, Savart, Jean-Marc Vincent, Dureuil, Vacheron, Pinard, Ogier, Roc des Anges, Danjou-Banessy, Combier… Tous nous ont écrit pour dire la même chose : « On n’avait jamais vécu un moment pareil, ce que vous avez créé est unique ! » Bref, on est sur un nuage !

C’est cette énergie qui nous permet d’écrire autour de ces deux cuvées coup de cœur autour de l’Hermitage. C’est Arthur qui a déniché ces trésors signés par le château de Saint-Côme, un domaine historique du Rhône, enraciné dans un site gallo-romain où des cuves de 2 000 ans et des murs de deux mètres d’épaisseur maintiennent une fraîcheur presque sacrée. Cette propriété est l’œuvre d’une famille — les Barriol — installée depuis quinze générations et gardienne de vignes qui comptent parmi les plus anciennes de Gigondas. Le domaine exploite également un mouchoir de poche sur l’une des parties les plus singulières de l’Hermitage (Les Pierrelles, partie haute à affleurement calcaire et non granitique de la colline) et signe un blanc et un rouge de très beau niveau à prix humain !

En blanc, j’ai adoré l’émotion prix-plaisir de leur cuvée, qui naît sur 5 ouvrées et qui produit en moyenne 2 fûts par an. Un Hermitage blanc plus aérien, plus salin et plus sapide que la moyenne des autres blancs de la région ; un vin qui propose une fine patine d’élevage en prime de notes de fruits à noyau, d’amande, de miel frais. Des sensations dynamitées en bouche par la fraîcheur de 2023, grandiose en Rhône nord !

En rouge, on parle d’une massale de serine avant tout, et donc d’une signature sensorielle finement poivrée, qui combine le graphite aux pétales de fleurs et aux baies sombres. Pleine d’avenir, et animée en cœur de bouche par cette minéralité calcaire, cette cuvée m’a interpellé par son rapport prix-émotion. Avis à ceux qui recherchent des Hermitage abordables, rares et singuliers ! (Production de 4 fûts par an !)

Bon, soyons francs : les Hermitage à moins de 70 € ne courent pas les rues… Mais ce n’est pas que le prix qui compte vraiment, c’est leur griffe, leur signature. Celle du château Saint Cosme sur ces parcelles qui représentent la partie haute et calcaire de la colline parlera à ceux qui aiment tout comparer. Mon conseil : attendre le blanc 2-3 ans pour qu’une fine patine s’installe, et le rouge 5-6 ans pour qu’il se poudre totalement !