Jurançon La Magendìa de Lapeyre 2017
Clos Lapeyre

Que demande-t-on à un beau Jurançon ? Voici une question à laquelle chaque amateur de beau moelleux doit se poser. Nous pensons, avec la modestie qui s’impose, détenir une partie de la réponse ! D’abord, un beau Jurançon doit être reconnaissable au premier tour de verre : les notes tropicales du manseng, la mangue, l’ananas et l’abricot doivent jaillir du verre avec précision et spontanéité ! C’est la promesse de cette appellation !  Selon le degré de passerillage, on y retrouve aussi de l’orange confite, un peu de pomelos également. En bouche, un grand vin sur cette appellation ne doit en aucun cas saturer les papilles, il doit se livrer comme un nuage, qui surfe sur l’excellent relief acidulé du petit manseng, en laissant derrière lui, une furieuse envie d’y revenir ! Cette équation, nous l’avons trouvée dans la très belle cuvée Magendia du domaine Lapeyre sur 2017. Dégustée à l’aveugle, cette bouteille a mis toute l’équipe d’accord dès le premier tour de verre, avec un nez expansif, exotique, précis qui en filigrane propose un voile de truffe blanche. En bouche, la promesse est tenue, on salive, la douceur charme, mais ne s’impose pas, le relief salivant donne du rythme à l’ensemble, on ne s'ennuie pas... Cette pépite à prix doux nous a donné faim... et l’envie d’enfiler un tablier. Nous l’avons imaginé au côté d’un beau cœur de saumon servi avec un caramel d’agrumes et quelques kumquats confits ; un homard aux sucs d’orange le soir de Noël ; un Pavlova aux fruits exotiques avec un sorbets citron-hibiscus pour couronner le tout… Bref, ce Jurançon, c’est un coup de cœur, une ode aux beaux moelleux de l’appellation et à un savoir-faire qu’il ne faut surtout pas laisser disparaître !

Au-delà du rapport prix plaisir admirable de ce beau Jurançon, j'aimerais vous inviter à découvrir les vertus gastronomiques de cette appellation. Très souvent, on les catégorise comme de simples « vins de desserts », alors qu’avec un peu d’imagination, on peut leur offrir bien plus que cela. Pensez à l’incroyable richesse des agrumes, de la clémentine, du cédrat pour offrir de la résonance à ce Jurançon ; la matière première peut être un Thon mi-cuit, du saumon, un crustacé dont les saveurs surfent sans difficulté sur le contraste de douceur. Avec plus d’audace encore, vous pouvez oser la viande : un tartare de veau, une délicieuse marinade aux fruits de la passion, une huile d’olive délicate, une râpée d’agrumes, quelques cébettes...  et le tour est joué. Et le foie gras dans tout cela ? L’accord fonctionne, surtout si vous condimentez ce dernier avec le twist qui convient : petits pickles de mangue, gelée de pomelos confit à la verveine. Soyez créatifs, ce splendide Jurançon le mérite largement