Languedoc 2021
Domaine Saint Sylvestre

« Quel bonheur de reparler de cette pépite du secteur de Saint-Guilhem-le-Désert Puéchabon, quelle découverte à l’époque ! » Chers membres, si vous faites partie de la tribu Chais d’œuvre qui était là dès 2012, vous connaissez sûrement l’histoire de Sophie et Vincent Guizard, ce couple adorable du paysage languedocien que j’ai découvert au tout début de leur aventure. Je me rappelle que les murs de la cave n’étaient pas encore secs en dégustant leurs 2011 sur fût, et j’avais parié à l’époque sur ces personnes aussi authentiques dans la vie que le sont leurs vins. Pour ceux qui découvrent, Vincent fait partie des acteurs de la success story d’un autre domaine bien connu dans la région : Montcalmès, ce domaine de Puéchabon qui a fait rayonner ce secteur du Languedoc dès les années 2000. Avec son cousin, Frédéric Pourtalié, Vincent a signé de nombreux millésimes enthousiasmant avant de prendre son envol avec son épouse Sophie au début des années 2010. Les premières années ont été dures car il a fallu créer et tisser le réseau de distribution de leurs cuvées, mais très vite, le succès est arrivé grâce à un style très velouté, sans emphase ni boisé dans les jus. À la vigne, c’est du cousu main, Sophie et Vincent font tout en couple et ne comptent pas leurs heures pour faire naître des raisins riches en goût et bien mûrs. Leur cuvée Saint Sylvestre, qui est un peu le porte drapeau du domaine, est chaque année une réussite, comme l'attestent les dernières vendanges 2020, 2021 et 2022 ! J’ai pu re-déguster toute leur gamme à l’aube des fêtes de Noël 2024 et fait une verticale sur 10 ans des vins lors d’un dîner au Bristol. Tous mes confrères sommeliers de Palace et étoilés étaient comme moi : totalement admiratifs du parcours et des vins qui, au-delà d'être excellents jeunes, vieillissent avec panache. Plongez dans le j’achète pour découvrir la série de vins proposés aujourd’hui !

Bon, avant de parler des rouges qui restent la pièce majeure du domaine, un petit mot sur les blancs qui méritent aussi quelques applaudissements et l’attention des passionnés ! Le tirage 2023 est une réussite totale, un blanc élancé qui combine roussanne-marsanne dans un équilibre délicieux. J’aime le comparer à certains plaisirs en blanc de Saint-Joseph du secteur de Chavanay : de la pêche de vigne, un floral communicatif, une pointe de miel mais sans richesse excessive. Un coup de cœur qui se prolonge aussi dans les cuvées de Chardonnay du domaine, que je vous invite à sourcer. En rouge, je suis sous le charme de 2022, millésime d’une grande profondeur, riche en extraits secs, qui affiche le même velouté que le superbe 2020 à sa naissance. Un vin qui porte des nuances de notes de baies sauvages, de poivre et de violette, doté d’une sève qui bride les sensations de richesse. Nous avons aussi quelques 2021, millésime plus froid, qui est aussi très réussi. Il me rappelle les 2013 que j’ai servi cette semaine (mercredi 15 janvier 2025) lors de notre première masterclass «Vins à maturité». Moins puissant que 2022, il est animé d’un cœur de bouche plus frais, sans pour autant perdre sa typicité Languedocienne. 2020 ferme la marche avec un vin posé, accompli, à la trame très velouté aujourd’hui. Il est prêt à boire, et porte en son cœur la trame des beaux millésimes du domaine ! Un dernier petit mot sur l’Héritière des Pierres, qui trône au sommet de la gamme des rouges. Dans ce vin, la proportion de syrah diminue (35% au lieu des 70% de la cuvée classique) et le carignan se glisse dans l’assemblage. Le terroir aussi, et ça se sent dès le premier tour de verre avec ce rouge où la minéralité des lieux est affirmée : la pierre à fusil, la garrigue, les fruits sombres et les épices donnent le ton à cette bouteille, qui avec 3-4 ans de cave, évolue vers des notes fumées, tapissées d’olives noires. Un flacon superbe, dédié aux plats d'hiver ! Un dernier petit mot sur les prix : on parle ici d’un domaine qui met les petits plats dans les grands, de petits rendements, d’une viticulture d’élite… et malgré cela, les prix restent sages. J’applaudie cette politique qui, depuis 10 ans, permet aux passionnés de suivre le domaine sans se ruiner !