Magnum Mâcon-Pierreclos Le Chavigne 2016
Domaine Guffens-Heynen

« Un extra-terrestre... un homme totalement à part qui signe des vins totalement à part… » Comment commencer ces quelques lignes sur l’œuvre de Jean-Marie Guffens sans penser aux centaines de fois où je me suis roulé par terre en ouvrant un des vins du domaine… Ses Chavigne... Quelle merveille ! Comment ne pas sourire également en repensant à ses sorties dans la presse ou sur instagram, où il manie l’ironie mieux que tout autre, en descendant parfois à boulets rouges, des vins encensés par la presse... Un vrai killer! Mais pour afficher une telle assurance, jouer ainsi la carte de la provocation, Jean-Marie sait qu’il a des atouts, tellement d’atouts. Son œuvre d’abord, totalement magnifique et à part dans le Mâconnais, qui repousse les limites de l’imaginaire quand on n’y a pas goûté. Pour certains, Jean-Marie est « le meilleur vinificateur de chardonnay au monde », rien que ça... Mais n’est-ce pas un peu réducteur ? Regardez tout ce qu’il touche et goûtez surtout, même ses cuvées les plus simples : Tinus, un succès du sud insolent, avec cette cuvée roussanne- marsanne des Tourettes franchement très belle. Que dire aussi du chardonnay de ce domaine qui, sans vouloir jouer dans la cour de certains Bourgogne, s’en rapproche tout de même pas mal... Mais d’où tient-il ce savoir, comment fait-il ? Pour savoir, comprendre, nous sommes allés à la rencontre de Julien, son bras droit chez Verget, qui est aux manettes désormais. Tous les secrets ne sont pas livrés, mais au domaine, les secrets débutent au pressoir (champenois), on parle de rebêches, de choix de lies, de tonneaux... On parle aussi de tris et d’équilibres entre ces différents tris pour avoir d’un côté la colonne vertébrale, et de l’autre l’étoffe.. Franchement, c’est de l’art ! Alors forcément, quand Annette, la personne en charge des ventes du domaine nous a fait passer les dispos, on a totalement craqué. Aux Tourettes, chez Verget, à Closiot (son magnifique Barsac) ou dans le saint des saints : au domaine Guffens Heynen, là où tout à commencé. Prenez quelques secondes pour lire le j’achète, mais ne trainez pas, ceux qui connaissent ne vous laisseront pas beaucoup de bouteilles !

Allons straight to the point avec l’offre jeune des Tinus, des vins de plaisir immédiat où le savoir-faire en termes d’élevage est déjà lisible. La fine réduction sur le chardonnay, où l’univers suave du duo marsanne-roussanne pose déjà les bases d’un plaisir intense, à prix abordable. Au rayon des curiosités, coup de cœur cette année pour le Sec de Closiot, qui rappelle que le grand cépage de Bordeaux en blanc est bien le Sémillon. A part le cépage, tout est bourguignon à Closiot : les fûts, la patte, l’esprit... Goûtez vite à ce sec si vous voulez vous évader un peu. Si vous aimez les grands Barsac, le 2018 va vous mettre ko à la première respiration, ce fut une des belles surprises de notre Lab cet été ! Chez Verget, la série de Pouilly impressionne, on avait déjà craqué l’année dernière sur LA ROCHE, classée premier cru depuis. Là, vous avez une cuvée « Grands terroirs » qui dit bien ce qu’il y a dedans : du grand. Beaucoup d’éclat dans le 2020, avec la même conjugaison de sensations qu’on peut avoir sur les premiers crus récemment classés de l’appellation. Minéralité affirmée, texture, allonge, tout y est... J’appelle ça une torpille anti Côte de Beaune ! J’ai aussi adoré les 2013 au domaine, avec la cuvée unique du domaine (qui truffe) une bombe. Là vous avez un Pouilly 2013 qui vous fera remonter le temps et comprendre la magie des vins du domaine à maturité ! Le Puligny causera à ceux qui étaient présents à la remise des prix de « Meilleur vinificateur de France par la RVF » car cette cuvée était servie sur 2016 ce jour-là. Une juxtaposition ici du terroir de Puligny, brillant par son côté lumineux et frais, avec le savoir-faire côté élevage. La patte est là, le plaisir aussi. Misez vite sur les exceptionnels 2019. Je ne commenterai même pas les vins du domaine Guffens-Heynen, ce serait vous faire perdre un temps bien trop précieux pour les mettre en cave. Un seul mot pour les décrire : des tueries qui, au-delà de vous régaler jeunes, vont vous envoyer sur orbite si vous les attendez un peu !