Magnum Champagne Extra-Brut Solessence
Champagne JM Sélèque

« Une gamme ébouriffante sur les dernières bases 2020 et 2021… Que dire des parcellaires 2019 qui tirent le meilleur de cette immense vendange : la concentration, le salin, l’allonge gustative ! Mention spéciale pour Gouttes d’or qui entre dans mon top 10 des grandes quilles bues depuis ce début d’année ! »

Chers Champagne lovers, si vous lisez ces quelques lignes, c’est que vous faites partie de notre tribu de passionnés de Champagne et plus précisément d’artisans champenois. Depuis quelques années désormais, nous avons la chance de partager avec vous nos coups de cœur autour des vins de Jean-Marc Sélèque, brillant auteur des coteaux sud d'Épernay à Pierry, qui entraîne dans son sillage et sa success story toute une génération de talents !

Chacune de mes visites au domaine m’a confirmé les ressentis de chaque flacon ouvert : il y a un truc, une étincelle de magie au domaine qui force le respect. C’est dans cette cave que j’ai goûté, sur fûts, certains des meilleurs meuniers de Champagne !

À la mi-janvier, j’emmenais Rémi et Lisa, deux membres passionnés dans la région, et nous avons pu passer en revue toute la gamme. Les 1ères cuvées d’abord, puis à l’aveugle, toutes les parcellaires sur la base 2019. Et très sincèrement, nous avons vibré… vibré de bonheur devant le caractère complexe et posé de Solessence (peut-être un des meilleurs tirages bu sur cette cuvée) et sa version en élevage prolongé baptisé nature…

Mais le grand frisson est arrivé au moment des millésimes 2019, qui sont, comme un peu partout dans les grands domaines de la région, d’un niveau exceptionnel ! Plongez-vous dans le j’achète pour découvrir la gamme dans toutes ses dimensions !

Je vous le disais en teaser dans le j’aime, Solessence est d’un niveau admirable sur ce dernier tirage… C’est la cuvée que Jean-Marc aime décrire comme sa clé de sol : c’est là que tout commence et vers là que tout le ramène. Le chardonnay domine l’assemblage et trouve dans 40% de pinot meunier et 10% de pinot noir une partie de sa profondeur. En cave, une partie des vins est élevée en cuves et une partie sous bois. Dans cette nouvelle base, on surfe à la fois sur de l’amande, des fruits secs, un peu d’agrumes, et un univers brioché. Rémi et Lisa n’en revenaient pas du niveau de cette cuvée peu dosée, qui place la barre assez haut dans la série !

Solessence Nature est la version « dégorgement tardif » de Solessence avec deux ans de plus, et sans dosage. Avec la complexité qui s’installe, pas besoin de correction, le travail sur lies en bouteille étire le volume de bouche, la sensation plus vineuse également : j’adore !

La version rosée est aussi d’une redoutable efficacité. Jean-Marc a toujours quelques beaux pinots noirs en fûts et s’essaye d’ailleurs avec panache à l’élaboration de très beaux rouges. Une partie intervient dans ce Champagne rosé, là encore peu dosé, aux instances de maras des bois et d’agrumes.

Quintette suit dans la gamme, en mettant en scène le chardonnay sur différents terroirs, les fondus de blancs de blancs s’y intéresseront forcément. J’ai préféré cette année cette nouvelle base, avec un blanc de blanc plus lumineux, et un peu moins lactique que des tirages précédents.

Derrière, le ton monte très sérieusement en passant dans la gamme des Soliste, avec une équation : un cépage, un terroir, un millésime ! C’est là qu'entre en scène les vieilles vignes du domaine, les parcelles choyées par Jean-Marc, sur son coteau de Pierry.

Impossible de ne pas commencer ces quelques lignes par Les Gouttes d’Or, ce pinot meunier d’anthologie (vignes de 1951 sur argiles et silex). J’aime la manière dont le cépage est ici transcendé, on a l’étoffe, l’éclat minéral et la complexité à la fois. Avec le millésime 2019, qui a concentré toute la magie de ces terroirs, on frôle le paradis.

Le Soliste Pinot noir est aussi de très haut vol, il naît d’une parcelle plein ouest sur socle d’argile et craie du campanien. Terroir assez tardif, dompté par une vendange parfaite… l’équilibre de 2019 est à couper le souffle, je l’ai reconnu au premier tour de verre lors de la dégustation des parcellaires à l'aveugle. On y trouve un relief très salin, pas mal d’agrumes et des nuances de fruits secs, de noyau, au cœur d’une bulle fine et posée ! Le petit plus de ce tirage vient en finale, très longue en persistance !

Les fondus de grands chardonnays se pencheront forcément sur Soliste Chardonnay, qui naît de deux belles parcelles à fleur de roche exposées sud : Tartières et Porgeons. Ici, on réunit l’ampleur et le minéral crayeux. Le spectre s’éclaircit, la tension s’installe. Notez que pour ces parcellaires, on parle de tirage liège et donc d’une dimension de vin qui emmène ailleurs !

En rosé, Soliste Meunier est une infusion de maras des bois, un vin qui emmène vers des fragrances que l’on croise peu. Parcelle les Charmiers, vigne de 1964, socle de silex… avec un savoir-faire spécial en cave !

Terminons ces quelques lignes autour de « Partition » véritable essence de la cave du domaine : 7 parcelles, 7 fûts… On ne prend que la crème de la cave pour un cocktail détonnant de sensations. Le 2019 est gigantesque, mais à mettre sagement en cave pour 3-5 ans, son potentiel est immense !

Si vous êtes pressé, alors goûtez à la version « deuxième lecture » de Partition 2014, un genre de dégorgement tardif pour cette cuvée qui donne tout, et tout de suite ! En y goûtant, je regardais mes deux complices du jour avec un petit sourire qui voulait dire : « Je vous avais prévenu »… Des vins qui ont accompagné notre retour en voiture avec plein d’étoiles dans les yeux !